Trudy Ludwig et Patrice Barton : Le garçon invisible

Le garçon invisible de Patrice Barton (Illustrations) et Trudy Ludwig  (Auteure)   5/5 (20-09-2020)

Le garçon invisible (32 pages) est sorti le 20 août 2020 aux Editions D’eux (Traduction : Christiane Duchesne).

L’histoire (éditeur) :

Voici Arthur, l'enfant invisible. Personne ne le remarque, personne ne le choisit dans son équipe, personne ne partage ses jeux avec lui, personne ne l'invite non plus à son anniversaire... jusqu'à la venue d'un nouveau dans la classe. Le jour où Justin arrive, Arthur est le premier à lui faire sentir qu'il est le bienvenu. Et lorsque Arthur et Justin travaillent ensemble à leur projet de classe, Arthur se révèle et s'illumine.

Mon avis :

Arthur est un enfant discret qui a du mal à se faire remarquer, à trouver sa place et se faire accepter. Ni la maîtresse ni ses camarades ne font attention à lui, ne le choisissent dans leur équipe ou ne l’invitent aux fêtes d’anniversaire. Pourquoi ? Parce qu’Arthur ne s’impose jamais et parce qu’il prend si peu de place qu’il en est devenu « invisible ».

Mais, à force de rester dans l’ombre et de n’avoir jamais le sentiment d’exister, Arthur est bien malheureux. Oui, mais comment faire pour être accepté, vu, considéré ? Peut-être que l’arrivée de Justin, le nouvel élève, pourrait faire évoluer les choses. Parce que si Arthur ne se montre pas beaucoup, il a pourtant beaucoup de choses à montrer.

Le garçon invisible est vraiment un joli titre.

C’est d’abord un joli titre dans sa forme parce que les illustrations de Patrice Barton sont délicates, à la fois pleine de vie que de vide. L’illustratrice arrive avec douceur à illustrer les deux situations : ce que vit Arthur de l’intérieur et ce qu’il perçoit à l’extérieur.  C’est simplement mais si justement dépeint. Même sans un mot, le jeune lecteur perçoit les circonstances, l’évolution et les émotions.

C’est ensuite et surtout un joli album dans son fond. Le garçon invisible se révèle être un excellent tremplin pour libérer la parole, parler de l’estime de soi et de se sa relation aux autres que l’on soit comme Arthur ou bien qu’on ressemble davantage aux camarades de l’enfants « invisible ». L’exclusion peut être ainsi ici abordée du point de vue de la victime autant que de celui qui la commet, sans forcément sans rendre compte. C’est juste parfait pour appeler l’empathie de chacun sur la question de l’invisibilité au sein d’un groupe.

Le scénario de Trudy Ludwig ne place pas Arthur comme acteur de son destin en laissant plutôt son entourage le sortir de son isolement. C’est un point qui pourrait porter à discussion mais, pour ma part, je trouve que ça reflète bien ce que peuvent ressentir les enfants « invisibles » et la réelle difficulté à se sortir soi-même de son isolement.

Le garçon invisible est, dans son ensemble, un album assez triste qui de ce fait, autant que par son aspect réaliste, soulève beaucoup d’empathie. Toutefois, il se révèle au final, heureusement, positif. Là encore, le magnifique travail de Patrice Barton sur le jeu des couleurs clôture l’album sur des doubles pages joyeuses, optimistes et pleines de sourires et d’échanges.

Un bref : un bel album pédagogie à faire découvrir aux 6- 10 ans !