Quand à moi, je fais mon possible . Quand on est propriétaire d'une entreprise, chaque journée passe sur les chapeaux de roue.
J'oublie Daniela pendant quelques temps. Je verse des bières, j'échange des fûts et je conseille à mes clients d'excellentes cuvées artisanales du Vermont au lieu de la piquette qu'ils boiraient si je n'étais pas aussi bon vendeur. Les chansons d'Ed Sheeran ont fait place à un vieil album de Santana et je retrouve goût à la vie.
Jusqu'à ce que je voie la porte du bar s'ouvrir, révélant la silhouette de May Shipley.
La première pensée qui me vient est : Oh, putain ! Je crois que May n'est venue qu'une seule fois au bar, le soir de l'inauguration. Mais elle est là, les joues rosies par la fraîcheur de la nuit d'automne.
Ma deuxième pensée ne se fait pas attendre : Mais depuis quand May Shipley est-elle devenue aussi canon? Elle porte un pull simple et un pantalon noir qui épouse ses jambes interminables. J'ai un faible pour les grandes. Enfin , j'ai un faible pour beaucoup de femmes.
- Salut, Alec ! lance t-elle avec un signe de la main.
Aussitôt, je me ressaisis.
- Waouh, May ! je ne t'avais pas vue depuis cet été.