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Les écervelés – Pierre Faupoint

Publié le 27 septembre 2020 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

Je remercie chaleureusement Pierre Faupoint pour l’envoi de son dernier roman.

« Les écervelés » est un roman d’anticipation qu’on pourrait qualifier de dystopie technologique et qui s’intéresse aux thèmes du transhumanisme ainsi qu’à l’intelligence artificielle et au rôle que celle-ci pourrait jouer dans nos futures sociétés.

Le livre : « Les écervelés« 

Les écervelés – Pierre Faupoint

Crédit photo : L&T

L’auteur : Pierre Faupoint est un poète et romancier français. Son recueil de poèmes en prose, «Seize» (ici), publié à compte d’éditeur, a rencontré un succès d’estime. Puis, son premier roman, « Je fus un mauvais homme » a été plébiscité par un lectorat de plus en plus large. Il a, depuis, publié son deuxième roman « Les Écervelés ». Pour le suivre, c’est ici !

Le résumé : « En 2023, Sainte-Clotilde, petite ville imaginaire d’une France devenue paranoïaque. Fantin et Khris, 17 ans, les meilleurs amis du monde, s’interrogent, chacun à leur manière, sur leur devenir. Puis une rencontre, décisive, avec une certaine Mademoiselle Fournet, est le point de départ, pour Fantin, d’une nouvelle existence : il se retrouvera tour à tour, réellement, physiquement, dans le corps d’un enfant néandertalien, puis dans celui d’un loup ! Augmenté, son cerveau devient, aux yeux de Genomis Incorporation, une société de biotechnologies tentaculaire, un trésor qui doit lui appartenir. Cette véritable chasse au cerveau va conduire le lecteur jusqu’en 2038, là où les robots ont le statut de citoyen à part entière. Mais, surtout, là où les pauvres n’ont plus qu’une seule utilité sociale : servir de membres de rechange pour les ultra-riches ».

 

Mon avis : Dans ce roman, on suit Fantin, un jeune garçon intelligent en rébellion contre la société dans laquelle il vit, à savoir une France intolérante envers les différences, dirigée par un partie d’extrême droite et contrôlée par des milices civiles violentes paradoxalement appelées les « MERES ».

La situation familiale de Fantin ne l’aide pas davantage à trouver un équilibre. En effet, son père est un homme violent qui ne sait aimer personne d’autre que lui-même et sa mère, soumise aux volontés du paternel, n’ose pas prendre parti pour son fils.

Fantin fait donc les 400 coups avec son pote Khris, un adolescent bras cassé sur les bords, qui souffre lui aussi d’une absence totale de cadre familial et qui résout ses problèmes dans la drogue et l’alcool.

Tout commence lorsque Fantin et Khris entendent parler d’une hypnotiseuse pseudo magnétiseuse (Mlle Fournet) qui pourrait les aider à remettre de l’ordre dans leur tête et dans leur vie. Ils sautent donc sur l’occasion et s’en vont à sa rencontre, loin de s’imaginer ce que leur réserve cette séance très spéciale.

Fantin va, en effet, en ressortir complètement transformé, avec des capacités cérébrales augmentées à l’extrême qui lui permettent, entre autres, de se transporter spirituellement dans le temps et l’espace (dans le corps d’un enfant néandertalien, puis d’un loup).

Voilà pour le pitch de départ. Il est difficile d’en dire plus sans dévoiler toute l’histoire.

J’ai trouvé l’idée de la dystopie technologique intéressante. L’idéologie de l’homme augmenté, l’I.A, l’ubérisation, etc. sont, en effet, des préoccupations très actuelles et l’auteur intègre à son histoire des études ou phénomènes sociaux en cours pour imaginer ce que cela pourrait donner dans une décennie (et autant dire que ça ne fait pas rêver…)

J’ai préféré la seconde partie de l’histoire (qui se déroule en 2038) à la première (2023). On y découvre une société vraiment différente de la notre mais pas si improbable dans laquelle les robots ont remplacé les hommes, les températures extrêmes en raison du réchauffement climatique rendent l’air irrespirable, les pauvres et ceux dont le crédit social est épuisé (coucou la Chine…) sont réduits en esclavage aux fins de trafic d’organes… Quelques passages font froid dans le dos, mais ont le mérite de nous interroger sur notre société et les potentielles dérives auxquelles nous pourrions arriver, poussées à l’extrême.

Dommage que cette partie soit, en volume, bien moins importante que la première, car j’aurais apprécié que l’ensemble de ces problématiques soient davantage développées.

J’aurais, en effet, préféré que l’intrigue s’en tienne strictement à ces aspects technologiques et scientifiques (expériences, caissons de réalité virtuelle, stimulants chimiques, etc.) plutôt que toute cette partie avec Mlle Fournet l’hypnotiseuse qui donne au récit une dimension quasi fantastique avec laquelle je n’ai pas accroché.

De la même façon, si j’ai trouvé les passages sur les « téléportations » spirituelles intéressants, je trouve que ces derniers sont abordés de façon trop superficielle, ce qui ne permet pas d’en tirer un véritable enseignement sur d’autres modèles d’organisation sociale, les conditions animales, etc. Ces passages très courts (tout particulièrement le second voyage) en deviennent donc un peu superflus selon moi.

Enfin, le récit est parfois un peu trop manichéen (avec les super méchants et savants fous d’un côté et les quelques super gentils de l’autre).

Le rythme reste néanmoins mouvementé par les aventures de Fantin et j’ai apprécié la chute de l’histoire, laquelle aurait presque pu donner lieu à une suite à part entière (ce qui ne sera pas le cas car il s’agit d’un « one shot »).

En bref : Un roman « young adult » qui pourrait plaire à de jeunes lecteurs en quête d’aventures et intéressés par les sujets controversés de l’eugénisme et de l’homme augmenté.

Vous êtes familiers avec ce style ? La dystopie technologique vous tente ? 


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