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La famille Middlestein

Publié le 30 septembre 2020 par Adtraviata

La famille Middlestein

Quatrième de couverture :

Comment survivre à sa famille?

Bienvenue chez les Middlestein, une famille au bord de la crise de nerfs depuis qu’Edie, la mère, risque d’y passer si elle ne prend pas au sérieux ses problèmes d’obésité. Le pompon? Le père la guitte pour découvrir à soixante ans les affres du speed dating. Une trahison impardonnable pour leur célibataire de fille, un rebondissement que voudrait bien oublier le fils en fumant son joint quotidien, si sa femme ne s’était pas mis en tête de sauver Edie à grand renfort de Pilates et de Weight Watchers. Une question taraude toutefois les Middlestein : et s’ils étaient tous un peu responsables du sort d’Edie ?

Bienvenue chez les Middlestein, une famille juive d’une banlieue de Chicago dont le personnage central est (comme dans toute bonne famille juive) Edie, la mère qui est vraiment très grosse (ce qu’on appelle de l’obésité morbide) et qui se fout comme d’une guigne (ou presque) des conseils des médecins, des recommandations de sa fille Robin et de sa belle-fllle Rachelle, « une pudibonde obsessionnelle et coincée » (du moins sous le regard de son beau-père Richard Middlestein), et des anxiétés de ses petits-enfants. Mais quand son mari Richard la quitte, entre deux opérations chirurgicales, toute la famille éclate et même Edie, qui s’est toujours bien cachée et caparaçonnée sous sa couche de graisse, vacille.

Jami Attenberg passe d’un personnage à l’autre et d’une époque à l’autre (elle joue pas mal de l’effet de prolepse) dans l’histoire de cette famille née de l’exil pour en comprendre tous les membres, leurs ambitions, leurs rêves, leurs angoisses, leur rapport au corps et au désir et bien sûr, à la nourriture. Une famille pas ultra-religieuse mais qui célèbre les grandes fêtes juives qui marquent aussi son identité (et qui sont aussi de fameuses occasions de célébrer la nourriture).

C’est un chouette roman sur l’amour et la bouffe, un roman tout en contrastes, comme ses personnages bien typés, racontés – comme le dit la quatrième de couverture – avec tendresse et humour par Jami Attenberg. Un roman qui trouve son apogée dans le final, où l’amant d’Edie lui cuisine amoureusement des nouilles et un plat de canard chinois qui contraste avec toutes les nourritures industrielles qu’Edie a consommées pendant longtemps pour combler le manque d’amour dont elle souffrait. Je pense que je me souviendrai de cette femme forte dans tous les sens du terme.

Jami ATTENBERG, La famille Middlestein, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Karine Reignier-Guerre, 10/18, 2015 (Les Escales, 2014)

Dernière participation au Mois américain 2020 et l’occasion d’associer un titre à l’Etat de l’Illinois (50 états, 50 romans, vous savez, ce vieux défi que je complète une fois tous les cinq ans)


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