Tout a l’air figé dans ce Gour Noir. On ne s’y arrête pas, sauf pour y rester, comme l’a fait Joyce, le patron de la centrale électrique, une araignée qui tisse indéfiniment sa toile et retient les habitants d’ici, dominés par ce patron tyrannique. Ceux de la vallée, la famille Volny, semblent n’avoir connu que ça. C’est peut-être pour ça que les enfants, Matthieu, Marc, Mabel et Luc, aiment se suspendre au viaduc à l’heure du passage du train (qui ne s’arrête pas) et en ressentir les vibrations dans leurs corps. Luc, le dernier de la fratrie, considéré comme un peu simple dans la région et sa famille, se reconnaît dans le personnage de Jim Hawkins, de L’île au trésor. Mais tous sont personnages de la littérature. Marc est celui qui lit. Matthieu écoute les arbres. Mabel est belle et rebelle. Chacun veut vivre autre chose que ce qui semble le destin de tous, soumis, surveillés jour et nuit, assignés à résidence dans cette vallée sans issue. La révolte va se lever après quelques meurtres. La révolte, enfin !