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Un jour de Pluie à New York, de Woody Allen

Par Etcetera

Un jour de Pluie à New York, de Woody Allen

J’ai hésité à aller voir ce film à sa sortie en salles en automne 2019, malgré les critiques élogieuses qui pleuvaient de toutes parts, j’ai eu peur d’être déçue, aux vues des dernières oeuvres du cinéaste américain.
Finalement, je l’ai vu en DVD et j’en ressors déçue et affligée, avec la sensation toujours plus marquée d’un cinéaste qui recycle ses vieilles idées et n’en tire rien de neuf, au point de se caricaturer lui-même.

Mais précisons d’abord la situation de départ de cette histoire rocambolesque :

Gatsby (Timothée Chalamet) est un petit étudiant très cultivé et brillant, en couple avec une petite étudiante prénommée Ashleigh (Elle Fanning), un peu naïve et hystérique, aux ambitions journalistiques très élevées. Mais un jour, Ashleigh a l’opportunité d’interviewer un grand cinéaste à New York, et le petit couple décide de profiter de cette occasion pour y passer un week-end en amoureux dès que l’interview sera finie. Occasion d’autant plus séduisante pour Gatsby qu’il est originaire de New York et qu’il y connaît beaucoup de monde. Mais les deux amoureux vont se retrouver embarqués chacun de leur côté dans des aventures et des jeux de séductions qu’ils n’avaient pas prévus. (…)

Mon humble Avis :

J’ai du respect pour Woody Allen et j’ai adoré beaucoup de ses anciens films (surtout ceux des années 80 et 90) mais il semble que l’inspiration du cinéaste s’épuise depuis quelques années dans des redites et des stéréotypes.
Pourtant, on retrouve dans ce film quelques unes des grandes spécialités du Woody de la meilleure époque – tous les ingrédients qui ont fait son succès et qui sont devenus en quelque sorte sa marque de fabrique : un milieu social richissime et raffiné, des petits airs de jazz mélancoliques, des personnages cultivés aux discussions hautement intellectuelles (ou prétendues telles), la ville de New York qu’il connait et apprécie plus que tout, des chassés croisés amoureux, du marivaudage à l’américaine, des intellectuels ou artistes traversant des crises de doutes existentiels, des visites de lieux touristiques prestigieux (musées, parcs, palaces), des balades en amoureux sous la pluie où l’un des deux remarque à quel point « c’est romantique », etcetera !
Chacun de ces éléments a été vu, revu, re-revu, et devient davantage qu’un clin d’oeil : un genre de tic, une manie qui n’est plus porteuse de beaucoup de sens, qui ne cherche plus à approfondir aucune réflexion.
Les dialogues sont nettement moins brillants que ceux des anciens films du réalisateur, moins drôles, moins spirituels, et cherchent surtout à nous épater par l’étalage de références livresques (on nous cite Shakespeare, des écrivains français mineurs du 19è siècle, des noms de peintres américains du siècle dernier, Basquiat et tutti quanti) alors que ces citations tombent là sans rime ni raison, et débitées à un rythme de mitraillette qui empêche d’en profiter pleinement ou, au moins, de réfléchir à leur pertinence.
La psychologie des personnages n’est pas non plus très creusée, elle répète là encore des stéréotypes et ne nous émeut à aucun moment.
Un film dispensable et sans doute très oubliable !


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