Depuis plus de 50 ans, on parle de deux États vivant pacifiquement côte à côte, Israël d'un côté et la Palestine de l'autre. Un pays, deux États. Un Arabe, l'autre Juif. Même les dirigeants des deux peuples se sont mis d'accord. Mais Israël colonise sans arrêt les territoires qu'il juge vacants, choisit de les faire siens, la Palestine n'est pas d'accord, on échange des cailloux contre des balles de fusil, quand les cailloux ne font pas le poids, on fait exploser. Bref, depuis plus de 50 ans, on s'entretue.
Plus jeune, ça devenait révoltant les images. Naturellement, j'avais le réflexe de prendre parti pour les Palestiniens, qui n'avaient pas le luxe d'être subventionnés par les États-Unis. Mais les Arabes ne sont pas innocents non plus. Chaque côté a sa part de blâme. Mais les Israëliens perpétuels colonisateurs sont toujours très méprisables.
Avec le temps, non seulement les images sont venues à ne plus jamais nous émouvoir, parce que continuellement les mêmes, mais on arrive à ne plus s'y intéresser non plus. On comprend que ces deux peuples se détestent pour presque toujours. Même les images de morts sont contestées. La mauvaise foi est la seule foi à laquelle les deux peuples semblent croire.
On arrive plus à être consternés par ce qui peut se passer là-bas.
On prend son café le matin, on zappe sur notre téléphone intelligent. Pas plus intelligent que nous.
On passera à autre chose.
Trump-Biden ont offert le plus infect des spectacles mardi dernier dans le premier débat dans la course présidentielle. C'était l'horreur en anglais. Mais si vous avez écouté le débat en français, c'était pire. Ça pouvait aussi devenir comique. Les traducteurs en direct, il y en avait 2, un pour Trump et l'autre pour Biden, enchaînaient très professionnellement ce que disaient les deux candidats. Ce qui offraient de l'intimidation en double, du ridicule en double, mais surtout encore plus de cacophonie.
Ce qui a été plus clair est le code lancé aux Proud Boys, que Donald Trump veut vous faire croire ne pas connaître. "Stand back, stand by" qu'il leur a télégraphié. Ou si vous voulez, "soyez prêts!" Il a aussi refusé de reconnaître les résultats du 3 novembre prochain. Il a donc promis la révolution pour la nuit du 3 au 4 novembre. Très irresponsable de la part d'un président.
Comme il n'a respecté aucune règle du débat, même le modérateur n'a pas été en mesure de se faire une place. La station télé "amie" de Donald Trump, Fox, a même titré dès le lendemain que Trump avait tout gâché dans la soirée.
"J'ai payé des millions en impôts" disait Trump, alors qu'on avait les preuves du contraire, on savait qu'il passait de faillites en faillites depuis des décennies. Et que ses prétendus millions étaient un écran de fumée pour son show télé. Mais avec tout ce qu'il a pu faire depuis le début de sa présidence, avec tout ce qu'il a réussi à nous faire avaler, on arrive plus à s'en faire. On arrive plus à redevenir consterné.
On est immunisé contre la bêtise professionnelle.D'autant plus qu'il y aura deux autres débats entre eux deux. Jeudi le 15 octobre, et le jeudi 22 octobre. Mercredi prochain, ce sont Kamala Harris et Mike Pence qui en découdent, en direct.
On prendra son café le matin en déjeunant, on errera sur notre téléphone intelligent. Pas plus intelligent que nous.
On passera à autre chose.
Jody Wilson Raybould était une femme honnête plongée dans un monde croche. Elle était ministre de la justice et ça tombait bien, c'était une Femme très juste. Elle a résisté aux pressions tordues de gens croches. Son patron, le Premier Minus Trudeau, lui a dit de svp faire un effort, il faudrait plier face à l'argent. Judy lui a dit, oui mais on serait alors savamment corrompus. Juju l'a écartée du caucus. T'es pas croche comme nous, tu n'as plus ta place. L'enquête du commissaire à l'éthique a blâmé Juju. Mais c'est Jody qui a été tassée. Les gens l'oublie, mais le monde n'est pas construit pour les gens honnêtes.
On prend son café, on erre sur notre téléphone intelligent. Pas plus intelligent que nous.
On a est passé à autre chose. Les gens aiment encore Juju.
Samedi dernier, Joyce Echaquan, une jeune femme de 37 ans, d'origine Atikamekw, mère de 7 enfants, était admise à l'hôpital de Joliette, souffrant de douleurs à l'estomac. Elle avait un stimulateur cardiaque depuis quelques années. Lundi, on lui administrait de la morphine, malgré le fait qu'elle disait à ceux et celles qui lui administraient, qu'elle en avait déjà eu plusieurs fois. Je ne sais pas dans quelle langue elle le disait car elle ne parlait ni anglais, ni français. Ça aidait rien.Elle commençait à douter qu'elle ait besoin d'autant de Morphine. Le refusait. Elle a commencé à craindre pour sa vie. Elle se savait trop morphinée. S'en est plaint, longuement.
Le reste est indigne de la condition humaine. Voyant que les gens autour ne faisaient pas écho à ses plaintes, elle a fait un facebook live, elle a filmé sa descente aux enfers en direct. Et les commentaires de ceux qui devaient l'aider sont abjects. Révoltants. Ahurissants. Joyce est morte sous les lourds préjugés envers les autochtones. Et par absence de langue communicative, en direct sur Facebook. Une infirmière a été limogée sur la champs, mais trois enquêtes sont en cours.
Il n'y a pas de racisme systémique au Québec nous avait-on dit. À part chez ceux qui déduisent qu'un(e) autochtone qui entre à l'hôpital est automatiquement intoxiqué.D'ici quelques jours, on prendra son café en déjeunant, on zigonnera sur notre téléphone intelligent. Pas plus intelligent que nous. Quoique...
...on ne sait plus.On passera à autre chose.
Seront nous ce peuple qui se souvient?
Yoshimi, sauve-nous.