Phrases courtes, petits récits pris dans la journée, réflexions en passant… ce livre n’est pas obligatoirement à lire dans l’ordre des pages même si les premières évoquent la création du monde. C’est une promenade. Promenade en Afrique mais aussi promenade dans les livres du monde. C’est une pensée dont on sent qu’elle s’interroge toujours, que certaines affirmations peuvent être modifiées encore. C’est une marche sur la terre où vivent les humains parmi d’autres vivants. Un chemin. « Ta voie est un sentier qui ne fut jamais emprunté, une herbe haute qui n’attend que tes pas pour s’aplatir ». Le pas de Felwine Sarr est le sien, il ne l’impose pas, il s’efforce d’être « mangeur d’ombres » : « Les ombres ne sont qu’en nous, c’est nous qui en marchant les portons, les déplaçons, les propageons. Seule oeuvre qui vaille, celle de les dissoudre ; seul métier, celui de mangeur d’ombres. »