Dans l'excellent film Crimes & Misdemeanors, le personnage incarné par Woody Allen est un réalisateur de sitcom légèrement frustré, de la tendance de son milieu de pré-enregistré différents types de rires du public entre autre. Il est engagé par une réalisateur de films vaniteux qui souhaite qu'on documente sa vision du cinéma sur pellicule dans un documentaire sur lui. Bien assez vite, à force de le côtoyer, le film devient un film critiquant l'ego de ce réalisateur incarné avec brio par Alan Alda. Allen, dans le film à même le film, juxtapose même une directive de plateau beuglée par le personnage d'Alda avec Benito Mussollini sur son balcon de la Piazza Venezia, à Rome. Du comique grotesque.
Ils ont été plus d'une dizaine à lier un évènement de la semaine dernière à Benito sur le balcon.
Balcons & fascistes. Fascistes et balcons. Et comme dans une tragédie Shakespearienne, nous voici donc au 5ème acte.
Je n'ai pas envie de vous parler de Donald Trump tous les jours, mais du même coup, si je veux que ce blogue soit un certain reflet de son époque, que dans 50 ans, on trace certains états d'esprits d'Amérique du Nord, je ne peux pas complètement éviter ce grave cas social.
Quittant le Walter Reed National Military Medical Center il y a exactement une semaine, le président a mis-en-scène une stoïque présence sur la balcon de la Maison-Blanche. Sous lourdes médications, il est sorti de l'hélicoptère sur le gazon de la Maison-Blanche, a gravi les escaliers de la Maison-Blanche menant au balcon Truman (oui, ce balcon a un nom d'ancien président), il a retiré gravement son masque et a brandi deux doigts dans les airs pour laisser croire que tout allait bien.
Toujours contagieux, il a salué les Air Force qui l'avaient mené là, pendant que des caméras, dont un photographe, caché près de lui, restaient autour.
La télévision a tout de suite appelé ce moment, "un moment Mussollini". CNN a aussi dit que c'était tiré d'une page d'histoire de la Corée du Nord. Maquillé, un(e) maquilleur(euse) s'est donc tenu très très près de son visage afin qu'il ait sa palette d'orange préférée. Malgré le fait qu'i eût voulu paraître très fort et donner l'impression d'être un leader ayant vaincu le "virus chinois", il semblait visiblement manquer d'air après avoir monté les escaliers menant au balcon. Un peu après, il allait gazouiller "Don't let it dominate you. Don't be afraid of it.
Mussollini, appelé aussi Il Duce, a livré plusieurs discours tristement historiques du balcon surplombant la Piazza Venezia de Rome. C'est là qu'il a annoncé l'empire italien de 1936 et 4 ans plus tard, il déclarerait de ce même balcon, la guerre à la France et à la Grande-Bretagne. On a aussi fait des montages parallèles avec le film de propagande Nazie de Leni Riefenstahl, Triumph of the Will, et les images cadrées ce soir-là. Des exercices comiques du genre en disent beaucoup sur la bêtise humaine. Il ne fait aucun doute qu'on "propagandait" ce soir-là.
Trump a dit, maintes et maintes fois qu'il ne serait pas en faveur d'un remplacement tranquille. Il a aussi précisé que le résultat du 3-4 novembre prochain, serait truqué. Trump est un devin. Les historiens, de leur côté, confirment que c'est ainsi que naissent les leaders fascistes. Et que le potentiel d'un premier leader fasciste en Amérique du Nord, devient maintenant réel.
C'est ainsi que les dictateurs se placent au pouvoir. Nier le réel, imposer ses démences.
Je me répète peut-être, je le sais très bien.
Mais la nuit du 3 au 4 novembre prochain sera titanesquement importante pour l'Amérique du Nord.
Je ne sais pas quelle toilette on réserve de nommer au nom de l'actuel président après son règne.