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Album - Skøpitone Siskø – Kaleidoskøpe

Publié le 12 octobre 2020 par Concerts-Review
Album - Skøpitone Siskø – Kaleidoskøpe

Skopitone Sisko Kaleidoskope 2018

Après feu l'onirique ELK ESCAPE, et la légèreté pop folkisante de Fingers and Cream, en parallèle du sombre brillant Thomas Howard Memorial et de son pendant émoustillant STADE (pour une future finale), j'aime SKOPITONE SISKO dont le curieux nom sonne comme un héros flamboyant.

Vincent ROUDAUT à la basse et aux synthés (ex. ELK ESKAPE et THM cités plus haut), Baptiste LE SOLLIEC à la batterie et aux synthés (ex. ELK ESKAPE), constituent la garde rapprochée d'ELOUAN JEGAT, musicien accompli et inventif, à la guitare, au synthé et au chant. Elouan, originaire de Paimpol, a rejoint Vincent dans le Finistère mais pas pour se taire.

En provenance de Rennes (sans les tirer), Baptiste complète le trio.

Pendant un temps, Ugo Heon, en soutien, promène son clavier mais il quitte le groupe pour le Sud (on dirait mais pas le Morbihan).

Bien que Scopitone ramène au jukebox (hero, c'est certain) à images des années 60, la personnalité du groupe s'ancre plutôt dans un style actuel, empreint d'élégance. On y retrouve la rêverie selon ELK ESKAPE mais aussi un mix entre pop dansante et petites touches électro débouchant parfois sur des envolées planantes. La guitare d'Elouan, prépondérante même lorsqu'il la joue discrète, impulse la mélodie bien soutenue par des nappes de claviers. La rythmique basse/batterie bouge, métronomique et puissante.

Les bretons publient Kaleidoskope', 2è EP, en 2018, qui porte bien son nom. Le voyage musical, toujours captivant, fait, en effet, défiler des reflets à variations contrastées.

Le CD ouvre le périple avec 'Sad day'. On pressent des larmes comme la pluie, au goutte à goutte, dans un ciel nostalgique. On goutte aussi une douce mélopée à la guitare, qui sèche les larmes et introduit une voix en écho puis la combinaison batterie/clavier découpe un pan de ciel pour laisser passer une lueur dans une averse synthétique. La voix, haut perchée, danse sur quelques arpèges de guitare puis glisse sur un refrain apaisé. Un petit break, à touche de clavier furtif, annonce une averse plus forte qui inonde, avant que l'éclaircie ne prenne le dessus et s'arrête sur un chœur abrupt..

Le contraste saisissant nous laisse une grande impression de bien-être addictif.

Un trait de clavier recouvert par une basse répétitive démarre 'In cage'. 2 notes de piano accompagnées de clapping hands prépare le terrain à une voix fragile. Quelques chœurs soulignent la mélodie hypnotique. Au 2/3 du morceau, le ton se fait plus sombre et insistant avant de s'éteindre dans le rythme nu d'introduction.

Aussi court que fascinant !

Un arpège lointain caresse les cordes, soudain cassé par un claquement de batterie qui, en connivence avec la basse, fait frémir une ligne synthétique. Une nouvelle cassure laisse une voix légère s'exprimer sur un filet de guitare acoustique. Avec une belle harmonie, les inséparables basse/batterie viennent donner du rythme entraînant et la guitare devient clavier. Au 2/3 du voyage, un synthé (ou plusieurs) s'envole et plane. Le morceau prend une nouvelle tournure et finit par s'évaporer au son d'une guitare dans des craquements vinyliques.

On l'aura deviné, il s'agit du 'Kaleidoskope', tubesque !

'BRSTMM' joue un rôle d'interlude énigmatique par ses wha wha et sa voix trafiquée. Le rythme pesant s'oppose à la légèreté musicale. A la fin de cette promenade, le son au ralenti, finit par se figer.

Une corde pincée puis un synthé tournoyant, comme une astéroïde dans le noir profond du ciel, laissent place à un leitmotiv de guitare cavalcade envoûtant. Un rythme un peu tribal projette la voix toujours plus haut. Des frappes sur le bord de la caisse alternées avec des coups sur la caisse claire, tout en intimité avec la basse, lancent la poursuite ('The pursuit'). On se laisse entraîner par cette spirale. Des nappes de guitares languissantes tapissent une mélodie pastorale qui s'élève crescendo, comme le poil sur le corps. Soudain la batterie s'emporte entraînant le riff de guitare et les chœurs dans son jeu avant un atterrissage délicat au milieu d' un entrelacement de cordes.

Un démarrage synthétique 'sous décollage à la gomme arabique' laisse exploser l'arôme rythmique consistant.

Un clavier menaçant contraste avec une voix radieuse et le retour du gimmick synthétique.

Un autre clavier déclenche, avec emphase, le refrain. La basse sinueuse ne se laisse pas semer et, une nouvelle fois, l'osmose transporte intensivement avant un break évanescent à mélodie Nelson. L'éphémère s'allonge et se prélasse sans lasser.

'Randomized' ne doit rien au hasard, sa construction jouit d'une grande finesse.

Elouan porte en lui la passion de la musique. Par son souffle, on sent son cœur battre la mesure ... à sa mesure, si grande! Qui dit passion dit émotions et comment rester de marbre en écoutant Skopitone Sisko.


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