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Modular K, une exposition de Violaine Lochu au Centre d'art contemporain La Traverse d'Alfortville (94)

Publié le 15 octobre 2020 par Onarretetout

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Modular K est une exposition, une performance, des rituels, ceux de notre quotidien. Nous sommes accueillis dans une première salle, la plus grande, au milieu de laquelle est posée une table couverte de textes écrits en vagues successives, textes pas toujours lisibles bien qu’on y saisisse ici et là des mots et ponctués de petites vignettes. Dans le sol, nos pas s’enfoncent un peu. Nous sommes ailleurs. Il s’est passé quelque chose. Les autres salles nous apporteront de éléments de réponse mais chacun.e tentera de reconstituer ce qui s’est passé non pas avec des éléments objectifs mais avec des perceptions personnelles.

L’exposition est une suite de rites. J’y ai perçu l’importance de ces nouveaux rituels qui nous sont imposés : masques, gel hydroalcoolique, et ici sur-chaussures. Masques et sur-chaussures jetables sans doute. Qu’en restera-t-il dans les mois et années à venir ? Quelle religion les récupérera-t-elle ? 

La vidéo (3 personnes maximum dans la salle) montre le processus d’une sorte de cérémonie qui s’est déroulée ici même, dans ce lieu. Nous n’y étions pas, mais restent les mots écrits, les costumes des participant.e.s, une photo qui les montre comme s’il fallait qu’on les reconnaisse s’ils venaient à recommencer. La vidéo dure une vingtaine de minutes et fonctionne pendant tout le temps de l’exposition, donnant le sentiment de répéter en boucle le rite (mise en place, gel, repas, repos, questionnaire…). 

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On s’attend à ce que surgissent à nouveau les personnages, un peu comme dans le livre d’Adolfo Bioy Casares, L’invention de Morel, et qu’il faudrait alors que nous y trouvions notre place. Ou comme dans l'exposition de Ulla von Brandenburg, Le milieu est bleu, au Palais de Tokyo.

Le flacon de gel à l’entrée est fluorescent et nous devons mettre des sur-chaussures comme récemment dans une autre exposition à la Gaîté Lyrique (Faire corps).

Le sol de la première salle me rappelle celui qu’avait installé au Palais de Tokyo Céleste Boursier-Mougenot pour l’expérience de son Aquaalta, où l'on allait pieds nus, et qu’on retrouve en forme d’agora dans l’exposition Trop classe du Maif Social Club.

Et dans chaque salle, on peut entendre des témoignages : « ce jour-là… ». Mais de quel jour s’agit-il ? De quel évènement ? Et est-ce que j’y étais ? Comme dans le livre de Bioy Casares je peux y prendre place à travers le temps, à condition d’en respecter les rites d’un éternel retour.

L'exposition Modular K est visible jusqu'au 21 novembre 2020 au Cac La Traverse d'Alfortville.


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