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"Le héron de Guernica" d'Antoine Choplin

Par Cassiopea

Le héron de Guernica
Auteur : Antoine Choplin
Éditions : Le Rouergue (20 Août 2011)
ISBN : 978-2812602481
159 pages

Quatrième de couverture

A Guernica, en avril 1937, le jeune Basilio passe son temps dans les marais à peindre des hérons cendrés, alors que la population fuit dans la crainte de l'arrivée des Nationalistes. Le jour même du bombardement, le 26 avril, il cherche à rendre le frémissement invisible de la vie, dans les plumes d'un oiseau. Mais une fois la ville en feu, il ne peut se retenir d'aller voir, de ses propres yeux le massacre. Comment rendre compte de la réalité, que ce soit celle d'un héron ou d'une guerre terrible ?

Mon avis

" Comme chaque fois, il s’émerveille de la dignité de sa posture. "

Basilio observe, dans le silence de l’affût, le héron. Il le regarde, et, admiratif, souhaite le peindre pour immortaliser l’instant de grâce… Le peindre, oui, mais le peindre pour le garder vivant, éternel …. 

C’est un poète à ses heures, cet homme simple qui vit sans complications.

De quoi a-t-il besoin ? De la nature, de ses amis, de sa famille mais surtout du héron dont la contemplation semble l’apaiser, et même lui apporter l’essentiel : la sérénité. S’il pouvait le réussir ce tableau, il l’offrirait à celle qu’il aime…

Un temps … 

Et là, monte l’embrasement, les mots restent réfléchis, choisis mais se bousculent un peu, comme ces personnes qui fuient, souffrent, hurlent, sous nos yeux et ceux de Basilio ….

" Le vacarme croît et chante curieusement dans l’espace du conduit en faisant vibrer le béton. "

L’écriture reste poétique, le phrasé soigné, mais l’horreur est bien présente. Les phrases sont courtes, donnant un rythme cadencé comme dans un long poème.

Un temps ….

Car c’est bien de cela qu’il s’agit envers et contre tout : mettre l’Art au service de la mémoire de l’homme. 

Que ce soit avec le héron, immobile au milieu du fracas, seule touche de liberté.

Que ce soit avecle tableau de Picasso, dur et violent pour ne pas oublier.

Que ce soit avec ce bijou littéraire que nous offre Antoine Choplin.La musique de ses mots distille une histoire qu’il nous murmure à l’oreille comme une broderie àpoints comptés prenant vie sous nos yeux.



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