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Confinement 2.0 … incompréhension chez les commerçants, résultat : désobéissance civile à tous les étages

Publié le 30 octobre 2020 par Erwan Pianezza
Confinement 2.0 … incompréhension chez les commerçants, résultat : désobéissance civile à tous les étages

La France se réveille vendredi matin avec une gueule de bois : si en mars, la pilule était passée sans trop de contestation, cette fois ci la règle d'ouverture des commerces provoque incompréhension , colère et désobéissance. Revue de presse.

Une catastrophe pour les centres villes : tel est le constat dressé dans un article du Monde de ce jour qui fait le point sur la déception des commerçants non invités au grand festin des achats de noël : « C’est une grande déception. C’est totalement illogique, et dramatique pour les commerces indépendants de centre-ville », déplore Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France. « Pourquoi eux et pas nous ? », s’interroge Philippe Gueydon, patron de l’enseigne King Jouets, en désignant ses concurrents, les hypermarchés, Fnac et Amazon, qui « ont le droit de vendre des jouets » pendant cette nouvelle période de confinement. « C’est déloyal. Tout le monde devrait être logé à la même enseigne, sur les produits dits “non essentiels” », estime-t-il en demandant l’intervention de l’Autorité de la concurrence. « Sur le plan sanitaire, rien ne prouve qu’on se contamine plus dans un petit commerce de 60 m2 que dans les rayons d’un hyper ! », renchérit Francis Palombi. « Les commerces indépendants textiles doivent fermer, mais Monoprix peut vendre ses pulls ! », s’indigne encore Philippe Laurent, maire (UDI) de Sceaux (Hauts-de-Seine), secrétaire général de l’Association des maires de France et président de Centre-ville en mouvement, association d’élus qui a plaidé jeudi pour une égalité de traitement entre commerces indépendants et grandes surfaces.

Avalanche d'initiatives désobéissantes

Au Mans , la librairie Bulle, spécialiste de la bande dessinée, s'insurge de la règle qui l'oblige à fermer son commerce alors que, par exemple, la FNAC  a le droit d'ouvrir, soi disant pour nous aider à télétravailler, ainsi que les grandes surfaces qui vendent des livres. Source : Ouest France de ce jour

Dans la région de Guingamp, à Ploumaogar, le magasin de jouets JOUECLUB, 6 salarié, a fait le choix d'ouvrir, résultat, les gendarmes sont à la porte pour en interdire l'entrée !!! Source : Le Télégramme de ce jour.

Les maires, députés et sénateurs à la rescousse

Au cours de la séance de jeudi soir 29 octobre précédant le confinement, les sénateurs ont adopté à l’unanimité, de la droite jusqu’aux communistes, un amendement du rapporteur LR, Philippe Bas, qui donne aux préfets le pouvoir de « permettre la réouverture des commerces, si les conditions sanitaires sont réunies ».

Les députés de leur coté ne sont pas en reste : Yannick Favennec, député centriste de la Mayenne dénonce une concurrence déloyale et propose d'interdire aux grandes surfaces de vendre autre chose que des produits alimentaires... proposition irréaliste toutefois, on voit mal comment justifier l'interdiction de la vente de certains produits, tout comme personne ne comprend l'interdiction de l'accès aux espaces naturels.  Le député de la 9e circonscription du Rhône, Bernard Perrut (LR), a déclaré ce vendredi matin qu'il soutenait les « petits commerces » et demande au Premier ministre d'établir « une égalité entre les commerces ».

Les maires, enfin, ont le pouvoir symbolique de rédiger des arrêtés comme l'a initié François Boucher,  maire de Migennes, commune de 7000 habitants dans le département de l'Yonne, invoquant le principe de l''équité de traitement  entre les commerces périphériques et le centre-ville. Suite à ce premier pas, d'autres communes de Bourgogne ont embrayé, signale France3 Bourgogne. Idem à la mairie de Fresnay-sur-Sarthe dans la Sarthe, nul doute que le mouvement va s'amplifier

A qui profite le crime ? on a vu qu'au sortir du premier confinement, les grandes fortunes se sont encore plus enrichies. Dès le mois d'avril, certains députés LREM proposaient de taxer les profits faramineux de la grande distribution pour aider les petits commerces. Dès l'annonce du confinement 2.0 le gouvernement a promis des aides aux entreprises et commerces en difficulté, des exonérations de charges etcetera. Mais ces promesses semblent bien futiles face au gros cadeau qui est fait aux grandes surfaces qui ont le droit de rester ouvertes.


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