Pendant le Festival Le livre à Metz, Emmanuelle Favier s'est exprimée à propos de style. Elle était invitée par le Festival pour cette masterclass, sans autres participant.e.s que celles et ceux qui pouvaient se trouver devant leur écran, le confinement imposant de parler devant une caméra. Elle a nourri son propos de citations, de références aux écrivain.e.s qui comptent pour elle (notamment Virginia Woolf à qui elle a consacré un livre, Marguerite Yourcenar, Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Roberto Bolaño...). Et a tenté de dire quelques mots sur son propre style, exercice difficile, le style étant un équilibre fragile entre une sorte d'écoute "flottante" et "à l'affût". Elle fait un geste pour parler de la saisie de l'image, de la phrase, du mot, le geste du félin qui attrape sa proie. Et cela me renvoie au premier livre que j'ai lu d'elle : Le courage qu'il faut aux rivières. D'ailleurs, elle parle à ce moment-là de son goût pour les mots rares, précis, les mots qui sombreraient dans l'oubli des pages jaunies des dictionnaires qu'on a trop souvent tendance à négliger pour n'interroger que les moteurs de recherche sur internet.
C'est d'ailleurs avec des définitions du mot style qu'elle a ouvert son propos. En voici quelques-unes qui, si elles ne concernent pas le style de l'écriture, ouvrent plus sûrement l'imaginaire :
Poinçon généralement de métal ou d'os, utilisé dans l'Antiquité et au Moyen Âge pour écrire sur des tablettes enduites de cire.
Instrument métallique pointu servant à dessiner, inscrire, inciser quelque chose.
Petite tige pointue servant à tracer les courbes sur un cylindre enregistreur.
Tige ou fil dont l'ombre indique l'heure en se déplaçant sur un cadran solaire.
Vous pouvez retrouver l'entretien, qui dure moins d'une heure, en suivant ce lien.