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Fureur Apache

Par Tepepa
Fureur Apache
 

 Ulzana's Raid

1972

Robert Aldrich

Avec: Burt Lancaster

Dans le western américain des années 70, la mode était plutôt à la réhabilitation du peuple indien, à travers des films comme Little Big Man ou Soldat Bleu qui étaient souvent très démonstratifs pour dénoncer la violence des Tuniques Bleues envers les "sauvages". Ici, au premier abord, on pourrait penser que Robert Aldrich fait l'inverse en dépeignant sans détour les tortures ignobles que les Apaches étaient capables de perpétrer sur leurs prisonniers. Rien ne nous est épargné des horreurs subies, même si le réalisateur a tout de même le bon goût de ne nous montrer que le résultat final des atrocités et non pas leur déroulement. 

Fameux en grande partie pour cette violence sans concession, le spectateur contemporain remarquera immanquablement que certains effets "gore" on mal vieilli. Pour autant, je ne recommanderai pas ce western à un jeune enfant, surtout que toutes ces tortures sont basées sur des faits réels et que les Apaches inspiraient une véritable terreur aux colons blanc. La scène où ce soldat préfère abattre la femme qu'il est censé protéger plutôt que de la voir tomber aux mains des indiens, puis se suicider à son tour quand il finit par être rattrapé est en ce sens révélatrice.

Pour le reste, l'histoire est simple: un groupe de soldats menés par un vieil éclaireur (Burt Lancaster) est à la poursuite d'une bande d'Apaches qui s'est échappée de sa réserve et attaque tout ce qui bouge sur son passage. La troupe de soldats a aussi en son sein un éclaireur indien qui leur explique que si les Apaches sont si cruels avec leurs victimes, c'est qu'ils pensent ainsi leur voler leur force avant qu'ils ne meurent. Bon, on est content de le savoir.

Robert Aldrich ne juge pas. Le vieil éclaireur non plus. Le film nous narre la poursuite d'une bande d'Apaches par une troupe de soldats, avec un rythme soutenu, peu de blabla démonstratif, et aucun parti pris, à part le parti pris du réalisme et de l'efficacité. Il se rapproche en cela des films de guerre récents de Kathryn Bigelow, Démineurs et Zero Dark Thirty. Brillant mais sans âme. Sans âme, mais brillant.   

Image: forum.westernmovies.fr


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