Magazine Culture

Critique aimée : sa terre est plate

Publié le 30 novembre 2020 par Linfotoutcourt

Julien Doré poursuit avec aimée sa conquête du haut des charts à coup de pop sucrée et calibrée.

Notre chère Planète Terre est devenue un produit de consommation comme un autre sur la pochette de , premier entêtant single du cinquième album de Julien Doré, aimée. Parce qu'après les mélodies de pop sucrées et colorées mais toujours teintées de cette écriture nous dépeignant le trouble des sentiments de son , le chanteur pousse ici d'un cran l'épure pour mener sa pop vers des pastilles aussi séduisantes que vides et répétitives. Parce que comme l'illustration que le chanteur nous offre de la Terre, ce dernier est également devenu un produit de consommation comme un autre.

Critique aimée : sa terre est plate
© Brice VDH

&pure

aimée, c'est donc le nom de la grand-mère du chanteur qui quitte ici les textes sentimentaux pour des sujets plus fédérateurs et importants, de l'écologie à la transmission et une certaine idée d'épure. Ainsi de la pochette minimaliste aux 11 titres de l'album, dont un sera même repris dans deux versions, Julien Doré dévoile au premier abord une suite de chansons dont la simplicité rythmique épouse celle de textes volontiers plus maigres, comme pour tenter de cacher un travail de production bien plus conséquent.

Critique aimée : sa terre est plate
© Brice VDH, Julien Doré

Des refrains entêtants et une efficacité lyrique où rien ne se trouve laissé au hasard confèrent ainsi à ce aimée son goût aussi lisse que pensé comme un produit pour tourner en boucle sur les ondes radiophoniques. Julien Doré semble ainsi adapter sa vision d'une pop verte, économique et directe jusqu'à une insupportable parodie avec l'horrible Bla-bla-bla (feat Caballero & JeanJass) quand la fadeur extrême confine parfois à la léthargie, même en invitant Clara Luciani sur L'île au lendemain.

&triqué

On regrette alors la sensibilité à fleur de peau de Julien Doré sur des titres ouvrant ses précédents opus avec une sincérité débordante comme Acacia, Baie des anges, et même Porto-Vecchio. Le chanteur semble s'être laissé plonger dans l'intempestif Coco Câline et cette idée d'une pop plus lisse, familiale et radiophonique ne laissant plus place à la sensibilité mais à une efficacité rythmique aussi vide de sens que répétitive. Si beaucoup voient dans ce aimée un album mature où Julien Doré maîtrise enfin complètement son style musical, l'on ne pourra cependant s'empêcher de voir un artiste qui se relit comme un produit de consommation adapté pour les ondes radiophoniques ayant laissé son originalité au placard.

Critique aimée : sa terre est plate
© Brice VDH, Julien Doré

On ne pourra ainsi s'empêcher de voir dans aimée une volonté d'épure nuisant complètement à la folie de l'ensemble et de son auteur. Pur produit radiophonique pensé pour draguer les foules, Julien Doré ouvre ses textes et son univers pour nous enfermer dans un album aussi plat que répétitif.

aimée est sorti le 4 septembre 2020.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Linfotoutcourt 85340 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine