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J'étouffe, de Raoul Peck (éd. Denoël)

Publié le 01 décembre 2020 par Onarretetout

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Tout est lié, écrit Raoul Peck. On ne peut donc pas faire le tri, se dire : cela, je l’accepte mais pas ceci. Il faut tout regarder. Notre monde n’est pas devenu ce qu’il est par hasard. Tout a été construit par quelques stratagèmes. Peut-on ne pas les voir ? 

C’est toujours la même histoire. Toujours les mêmes qui paient, c’est-à-dire ceux qui n’ont rien.

Il rappelle, Raoul Peck, que ce sont des gueux qui ont arrêté le roi à Varennes, que ce sont des gueux qui ont fait tomber la Bastille et qu’après, la nouvelle bourgeoisie a repris le pouvoir. Depuis quelques années, on nous parle de crise, de « relancer l’économie » pour nous faire oublier qu’il s’agit surtout de relancer les profits de quelques-uns.

C’est toujours la même histoire. « Une histoire qui commence dès le XIe siècle, quand l’Europe (catholique) part en croisade vers l’est pour exterminer les juifs et les musulmans (déjà !) ; puis vers l’ouest pour décimer les Indiens d’Amérique ; puis vers le sud pour violemment amputer  l’Afrique de plus de 20 millions de ses habitants et fabriquer la plus vaste arnaque humaine qui soit et qu’on a  pudiquement appelée le « commerce triangulaire ». » 

Tout est lié et il faut bien que l’histoire ne soit pas toujours racontée par « ceux qui en sont sortis riches », méprisant « le point-de-vue de ceux qui en ont payé le prix ». C’est là dedans que commence le racisme. Avec cette idée de « faire partie des vainqueurs »…

Tout est à refaire. « C’est le problème de chaque citoyen. »

« Il nous faut agir maintenant comme si tout dépendait de nous », écrivait James Baldwin (La prochaine fois, le feu).

Tout est lié. Je lisais, hier, dans le livre de Miguel Bonnefoy, Héritage : « … on s’arrêta, la portière s’ouvrit et quelqu’un lui tira les cheveux avec violence pour le faire descendre. Menotté dans le dos, il tomba le nez à terre, on le releva d’un coup de pied dans les reins. On l’obligea à avancer sans lui indiquer les obstacles (…) jusqu’à être balancé sur un matelas mouillé. Ils furent cinq à lui tomber dessus à coups de matraque… » C’était au Chili, en 1973.


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