Les murs porteurs

La critique  

Un premier film délicat et prometteur

Frida (Shulamit Adar), ashkénaze de 75 ans, vieillit. Elle perd la mémoire, confond passé et présent. Ainsi, croit-elle que son défunt mari est toujours en vie et qu’il vit dans leur appartement rue de Turenne, aujourd’hui loué et occupé par une jeune femme se prénommant Manou (Giovanna Mezzogiorno).

Alertée par l’état de santé de cette vieille étrangère, Manou appelle à l’aide le fils de Frida. Car Frida a deux enfants : Simon (Charles Berling), écrivain, et Judith (Miou Miou), mère au foyer. Ces deux derniers doivent mettre leur vie entre parenthèses pour veiller au bien être de leur mère dans un état critique. Autant dire que le moment est mal choisi. Simon est en pleine promotion de son nouveau livre et Judith est chamboulée par le départ de son fils qui a grandit et quitté la maison pour emménager dans son premier studio. Entre souvenirs, désirs de s’accomplir et cheminement naturel et inéluctable de la vie, ils vont tous être amenés à évoluer…

Les murs porteurs est un premier film délicat et courageux. Cyril Gelblat se confronte à des sujets difficiles : la maladie, la mort, la solitude, un certain passé historique, la transmission, tout en proposant un récit bien ancré dans le quotidien. Le résultat est saisissant et pudique. On ne tombe jamais dans le pathos et il y a une proximité naturelle qui se créer entre ses personnages et le spectateur. Dans le rôle du frère et de la sœur, Charles Berling et Miou Miou font des étincelles. A la fois parents dépassés (leurs enfants ont grandit et certaines de leurs attitudes leur échappent) et enfants paumés (leur mère est malade, ils ont du mal à prendre des décisions) , ils n’ont que peu de temps pour s’épanouir dans leur vie personnelle. Ils en ont pourtant bien besoin , leurs histoires de cœur peinant à décoller. Alors que Simon retrouve l’amour dans les bras de Manou, Judith aura du mal à oublier son mari.

Les murs porteurs est un film sur la famille, intelligent et riche, qui avec discrétion et délicatesse parvient à nous toucher , parfois au plus haut point. Prometteur.

Tu dois activer le JavaScript pour afficher cette vidéo. &