Niveau repas de Noël, j'ai l'impression que le monde se divise en deux : il y a ceux qui ont en tête leur menu dès la fin novembre, et ceux qui ne savent toujours pas ce qu'ils vont cuisiner le matin du 24 (je vous laisse deviner dans quel camp je me place...). Si vous faites partie de la seconde catégorie, cette recette est faite pour vous : simple, rapide, et avec des ingrédients du placard (si vous avez du sumac dans le placard, ce qui est toujours mon cas !). Preuve encore une fois si il en ai qu'il n'y a pas besoin d'aller chercher bien loin (au sens propre comme au figuré) pour composer un plat de fête. Je pense que je ne le répèterai jamais assez, j'ai beaucoup de mal avec cette débauche d'ingrédients exotiques (et coûteux) qui accompagne souvent les repas de fête. Une belle présentation, des ingrédients bien choisis suffisent largement à mon sens à faire d'un plat un plat de fête.
C'est bien gentil tes dissertations philosophico-culinaires, mais si tu nous parlais de la recette ? Si manger de la butternut en carpaccio peut sembler déjà assez original, j'avoue que ce dont je suis la plus fière (il faut savoir s'envoyer des fleurs parfois !), c'est de ce
dukkah au sumac. Je ne sais pas si vous connaissez le
dukkah, mélange de graines, de noix et d'épices originaire du Moyen-Orient, et tout particulièrement populaire en Égypte. Si chaque famille a SA recette, il est traditionnellement préparé avec des graines de coriandre et de sésame, auxquelles on adjoint noix, noisettes ou amandes. Le principe est toujours le même : torréfaction des graines pour exhaler leur saveur, puis broyage (au mortier pour les puristes, au mixer pour les autres !). Ici, j'ai choisi d'incorporer une autre épice moyen-orientale, le sumac, à laquelle je suis légèrement accro en ce moment... Sa saveur citronnée et acide relève je trouve particulièrement bien la douceur de la butternut et du kaki. Le côté torréfié des noix apporte lui de la profondeur et rend le mélange tout à fait addictif ! Je ne saurais donc que trop vous conseiller d'en préparer une grande quantité, que vous pouvez ensuite conserver plusieurs semaine dans un bocal en verre, et dont vous pourrez ainsi abondamment parsemer vos soupes (fameux avec la soupe de potimarron), salades et autres
bouddha bolw.
Pour 4 personnes :
- 1 petite butternut (idéalement, variété à "cou" long, avec un diamètre équivalent à celui du kaki)
- 1 kaki pomme ferme assez gros (ou 2 petits)
- huile d'olive extra-vierge
Pour la dukkah
- 40 g de cerneaux de noix
- 1 c. à s. de graines de sésame blond
- 1 c. à c. de graines de fenouil
- 1/2 c. à c. de graines de coriandre
- 1 c. à s. de sumac
- 1 pincée de sel
Préparer le carpaccio : Laver la butternut et l'éplucher. La trancher le plus finement possible, à l'aide d'une mandoline ou d'un couteau bien aiguisé.Faire chauffer de l'eau dans un cuit-vapeur assez large (type Vitaliseur de Marion), lorsque l'eau bout, disposer les rondelles de butternut dans le panier du cuit-vapeur, éteindre le feu, fermer le couvercle et laisser cuire 2-3 minutes : cela permet de simplement attendrir la butternut, tout en gardant la fermeté des rondelles.
Laver le kaki, le couper en fines tranches.
Disposer les tranches de butternut et de kaki en alternance sur le plat ou les assiettes de service, badigeonner d'huile d'olive et réserver.
Préparer la dukkah : Faire chauffer une poêle et y faire torréfier les noix et les graines de sésame.
Placer les noix et le sésame torréfié dans un hachoir (ou un petit mixer), ajouter les graines de fenouil, celles de coriandre, le sumac et le sel et mixer par à-coup pour obtenir un mélange très grossier : on doit garder de la texture (il est possible de réaliser cette étape au mortier).
Répartir généreusement la dukkah sur le carpaccio et servir.
Note : Pour les plus aventureux.ses, on peut aussi tenter le tout cru, en ne faisant pas précuire la butternut.