Magazine Culture

C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du Blanc de Lilian Bathelot

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

En ce 23 décembre bien tristounet, je vous fais part de mon avis sur un titre particulier. Un roman qui m'a fait réfléchir sur les valeurs de la vie, de nos racines et ce qui pourrait arriver dans un futur proche si nous n'y prenons pas garde. Sous couvert d'un récit mélangeant SF, thriller et anticipation je suis ravie d'avoir pu faire cette rencontre étonnante avec la plume de Lilian Bathelot.

C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du Blanc de Lilian Bathelot

2089, dans une société hypertechnologique, tous les habitants de la planète sont reliés au réseau de surveillance de leur zone gouvernementale. Les territoires inuits, pourtant, ne suivent pas la règle commune ; là, pas de surveillance, une certaine liberté et de grands espaces sauvages où l'on peut retrouver la nature et des gestes ataviques. Les gouvernements planétaires tentent désespérément de trouver une parade à cette indépendance qui a, semble-t-il, fort à voir avec les narvals, et leur sonar si particulier. La jeune chercheuse inuit Kisimiippunga vient de terminer le rite ancestral de la Première Chasse. Alors qu'elle est seule au milieu de nulle part, elle voit surgir un traîneau sur lequel elle découvre un Européen blessé. Qui est-il et que vient-il faire ici ?

À vrai dire, de base, ce n'est pas vraiment le genre de roman vers lequel je vais me tourner facilement. Ce qui a penché en sa faveur est le fait qu'il soit court et que ce soit de la SF. Et puis, de temps en temps, j'aime bien sortir de ma zone de confort.

Certes, le récit se passe dans un futur proche, toutefois, je classerais ce titre dans les thrillers et les romans d'anticipation.

Le lecteur suit deux points différents. Déjà, celui du côté des territoires Inuits avec le personnage de Kisimii, une Inuit qui termine sa Première Chasse et qui va tomber sur un traîneau dans lequel se trouve un homme grièvement blessé. De l'autre, nous suivons des agents du gouvernement français qui ont perdu un de leurs hommes et qui veulent le récupérer à tout prix.

Si le début m'est apparu un peu flou, je dois dire que la plume masculine de Lilian Bathelot est agréable et facile à lire. On tourne les pages de ce roman avec aisance et on découvre une technologie qui n'a rien d'abracadabrant. Au contraire. Tous les humains sont surveillés grâce à une puce implantée. Le problème c'est que l'homme qui a disparu, Diaz, n'est plus visible également sur aucun des réseaux. Sa piste s'arrête justement du côté Inuit.

Pour ce qui est de l'intrigue, j'ai largement préféré être du côté de Kisimii, car c'est par elle que nous en apprenons le plus. Et puis, j'avoue que les agents ne sont pas les plus sympathiques à suivre.

Ici, nous voyons bien la différence entre ces peuples qui conservent coûte que coûte leurs traditions au détriment des valeurs humaines et culturelles. ancestrales et ceux qui se font " manger " petit à petit par les avancées technologiques

L'histoire est courte et pourtant, elle ne fait que monter en tension pour finir en apothéose. Si je trouvais, jusque-là le roman sympathique à lire, mais sans être réellement prise par ma lecture, j'ai vite révisé mon jugement à la dernière moitié. Ça devient carrément haletant et les rebondissements et révélations sont à couper le souffle. Je ne m'attendais pas à un tel dénouement et sincèrement, je trouve que c'est la fin qui fait toute la beauté du récit. C'est également elle qui nous fait réellement comprendre les enjeux humains.

Un monde futuriste dans lequel la liberté est bridée par les gouvernements de chaque pays pour une idéologie certes louable, mais qui craint quand même pas mal. Et là, j'y ai vu une question : qu'est-on prêt à faire pour sa sécurité ? Et il n'y a pas que cela...

On peut le dire, C'est l'Inuit qui gardera le souvenir du blanc est un beau roman d'anticipation qui donne matière à réfléchir sur le futur que nous souhaitons à nos enfants. Si j'ai été dubitative au début, je dois dire que j'ai vraiment aimé la toute fin avec Kisimii. C'est triste et beau à la fois et... ça a su me parler.

Un roman intéressant à découvrir pour les questions qu'il apporte et les valeurs qu'il véhicule.

7,30€

C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du Blanc de Lilian Bathelot


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Artemissia Gold 67457 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines