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Jones L'Intrusif

Publié le 26 décembre 2020 par Hunterjones
Jones L'Intrusif
Rien à voir avec moi ou ma lignée. 

1838. 

Edward Jones a 14 ans. Fils de tailleur, il demande à papa de lui confectionner un costume de ramoneur de cheminée. C'est costumé ainsi qu'il se glisse à Buckingham Palace, mais est vite repéré par un portier du palais dans la Marble Hall. Une poursuite à lieu à même les corridors du Buckingham Palace, et Jones se rend au moins à la chambre de la toute nouvelle reine, Victoria, si nouvelle qu'elle vient tout juste d'être couronnée, en juin. Si on sait qu'il s'est rendu à la chambre de Victoria, c'est que lorsqu'on le prend enfin, on découvre qu'il avait volé des sous-vêtements celle-ci. Ainsi qu'une épée de régiment. 

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La police le traîne en cour, au Queen Square Police Court, le 14 décembre. Il est révélé qu'il avait mentionné très régulièrement vouloir faire intrusion au Palais de Buckingham à son employeur, un constructeur. Le jeune Jones est travailleur de la construction. Et justement parce qu'il est jeune, il n'a que 14 ans, je le répète, on le disculpe de toute accusation, il est acquitté par un jury et on le laisse libre. 
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Le 30 novembre 1840, Jones a alors 16 ans. C'est 9 jours après la naissance du tout premier bébé de la reine Victoria, (la princesse...Victoria) qu'il choisit d'escalader le mur de Buckingham Palace, entre à nouveau dans le palais, non repéré cette fois, et après avoir erré un peu, quitte sur Constitution Hill, toujours non repéré. 

La même nuit, un peu passé minuit, il réussit à nouveau à pénétrer dans Buckingham Palace. C'est la baronne Lehzen qui le découvre caché sous le sofa du dressing room de la reine. Il est vite arrêté. Son père plaidera la folie pour son fils, mais sans succès. Il a bien toute sa tête. Cette fois, on l'envoie trois mois dans une maison de correction. L'incident fait des vagues, les gens s'inquiétant que la reine eût vécu un stress absolument non nécessaire, si tôt après avoir donné naissance à un premier enfant. 

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À sa sortie, en mars 1841, on tente de le convaincre de se joindre à la marine. Mais 13 jours à peine après sa sortie de la maison de correction, il réussit à pénétrer à nouveau dans la Palais de Buckingham. Il casse la croûte dans un des appartements royal avant de se faire prendre par les gardes "réenforcés" du palais. Cette fois, ça ne passe pas. Nulle part. L'opinion publique se moque un peu de la sécurité du palais. Le palais s'en inquiète. Ce seront trois mois de dur labeur dans une prison que fera "the boy Jones".  

La fureur populaire est toujours totale. Buckingham Palace est une vraie passoire dans la croyance populaire.

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Trois gardes supplémentaires seront engagés. Maintenant, l'intrusif est publiquement connu. À sa seconde sortie de confinement forcé, il refuse une offre de recevoir 4 Livres Sterling par semaine (366 Livres Sterling de nos jours), pour jouer son propre rôle dans une comédie musicale. Peu de temps après, la police l'arrête à nouveau alors qu'il pollue la proximité du palais. Cette fois, on le dirige, qu'il le souhaite ou pas, aux corvées de la marine. Il sera conséquemment de nombreux bateaux, le HMS Warspite, HMS Inconstant et le HMS Harlequin. Après un an d'équipages différents, déterminé, il marche du port jusqu'à Londres, visiblement se dirigeant vers le Palais de Buckingham encore une fois. Mais on l'arrête avant qu'il n'y arrive et on le ramène au bateau. 
Obsédé juste un peu.
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Tombant à la mer entre Tunis et Alger, il fera les manchettes du journal en 1844. Il sera alcoolique et petit bandit. Vivant en Australie  où il trouve le métier de sa vie: crieur public, à Perth. Bien entendu, il racontera (et inventera) à peu près tout ce qu'il devine de son obsession: la famille royale britannique. 

En 1880, voulant échapper à sa notoriété ancienne, il a maintenant 56 ans, il change légalement son prénom pour Thomas Jones. Mais il ne leurre personne. À 69 ans, à Bairnsdale, en Australie, il est parfaitement saoûl se promenant sur le parapet du pont de la Mitchell River. Il perd l'équilibre et tombe directement sur le crâne, loin en bas, sur le ciment. Celui qui se plaçait le cou au palais, se le casse au pont. 

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J'ai été dirigé vers lui en lisant sur Micheal Fagan, un pauvre homme, mentalement fragile, qui, en juin et juillet 1982, avait réussi par deux fois à s'introduire au même Buckingham Palace. La première fois ne faisant qu'errer, tombant sur une chambre pleine de cadeaux cachés pour les petits enfants de la reine, buvant une bouteille de vin blanc qui traînait et cassant, par mégarde un vase, cadeau d'un pays africain à la reine. Il avait quitté les lieux sans se faire remarquer. La seconde fois, il a atteint la chambre de la reine et attendait son réveil au petit matin. Il a tout de suite été arrêté, sans résistance. Il admirait beaucoup la reine. 

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Excellent sosie


Je suis très anti-monarchique. Mais la délicieuse série The Crown, offerte en 4 saison sur Netflix, offre un regard formidable sur toute la dysfonctionnalité de l'idée monarchique. Couvrant des évènements réellement vécus, comme un très intéressant épisode complet sur les intrusions de Fagan. Et nous plongeant dans toute l'humanité et son contraire des gens prisonniers de leurs rôles. Rôles pas toujours choisis.

Intéressés par la reine, son entourage ou non, si les humains vous intéressent, cette série est pour vous.  

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Le boy Jones, pour sa part, meurt aujourd'hui, il y a 127 ans. 

La East Gipps Historical Society a tout complètement faux sur une plaque commémorative à sa mémoire. Là où il s'est pété la gueule. On se "trompe" partout. 

Puisqu'il meurt parfaitement seul, on prend pitié de lui. On affiche son nouveau nom alors que les gens l'ont connu sous le prénom d'Edward, on se trompe sur son âge de 4 ans, et on souligne qu'il a été exilé en Australie pour avoir violé la sécurité des lieux du château de Windsor.

C'était plutôt Edward, devenu Thomas, décédé à 69 ans, exilé en Australie pour avoir violé la sécurité des lieux du Palais de Buckingham. 

Ce dont le Palais ne se vantera jamais. 

La peu utile Reine Élisabeth II a fait son mot de Noël hier.  


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