En Algérie, 19 migrants sont morts dans un grave accident de la route. Leur véhicule s'est renversé près de Tamanrasset, dans l'extrême sud du pays.
Cette annonce est parue sur Franceinfo le 1er janvier 2021.
La veille, j’ai regardé un documentaire de Meriem Achour Bouakkaz, intitulé Nar (Feu). La réalisatrice y montre des Algériens que le désespoir mène à ce geste terrible, violent, soudain, de l’immolation par le feu. Des images saisies au cours de manifestations, voire isolées. Des témoignages surtout : ceux de témoins, de survivants sauvés par l’intervention d’amis, ceux de proches (frère, mère…). À travers ces paroles, elle cherche à comprendre ce geste de s’asperger d’essence et de tourner la molette du briquet. C’est tenter de dire quelque chose, dire que ça ne va pas, que cette société ne va pas. Celui-ci parle de désespoir et regrette néanmoins son geste. Cet autre raconté par son frère, mort sur un marché où il vendait des olives, harcelé par les policiers… Combien sont morts ? On ne le sait pas : il n’y a pas de statistique, pas d’étude, ce sont des faits divers… Dans ces conditions, l’envie de partir est pour certains une autre forme de suicide et pour d’autres une forme de résistance au suicide. La vie n’est jamais sûre ni sur mer ni sur terre pour ces jeunes (et moins jeunes) qui essaient de se sortir de cette misère et du mépris, tentant de gagner leur dignité par ce cri. Au cours du documentaire, on entend les chants des stades disant la révolte commune, collective, comme on les entend aussi au Maroc.