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Charrue fantôme

Publié le 31 décembre 2020 par Paulo Lobo
On se cache bien pour mourir. Personne n’a envie d’exhiber sa honte ultime. Survient l’accalmie. Un moment inattendu d’espoir et de répit. J’allume la télé. Je prends la première vague d’images et je surfe dessus, me tenant en équilibre contre vents et remous. Le silence est d’or, je me sens riche comme Crésus. Les secondes telles de précieuses gouttes de pluie ruissellent sur mon visage. Je revois en accéléré le film de l’année qui s’achève. Je me dis que tout est passé si vite. Je me dis que plus jamais je ne me baignerai dans les eaux limpides du lagon. Je me dis que mon corps ne sera plus jamais le mien. Je me dis que les phrases ne me porteront plus jamais dans leurs bras. Il y a cette soif d’azur en moi.Une envie de tout repeindre. Un élan vers tous les grands espaces du monde. L’attrait de chemins jamais finis, toujours mouvants, m’appelant de toutes leurs particules.Le regard ne se fatigue pas de nouvelles découvertes. Mon corps s’emplit d’oxygène et ne rassasie pas.Charrue fantôme
 

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