De Christian Prigent, je découvre Chino, ici dans le jardin de son père. Et cette phrase : « Père, ne vois-tu pas que je te vois ne pas me voir ? » Cette phrase que je pourrais reprendre à mon compte, si tant est qu’il s’agisse de faire des comptes. Le jardin et mon père. Presque la même image d’un temps et d’un espace « toujours disparaissants ». Le jardin, la fenêtre, et voici un tableau de Matisse, un autre de Gauguin. Christian Prigent laisse venir les images, y entre lui-même, clématite, arbre, mousse, et la tête d’un chat. Entre dans les images à en oublier le nom, le poids des choses mais pas la sueur, jamais l’odeur de la sueur de son père au jardin.
(Le texte est à paraître chez P.O.L. au printemps 2021)