Beaucoup de gens ont déjà écrit à propos d’Adonis.
Quel drôle d’enfant il est. (Bernard Vargaftig)
La voix d’Adonis
Embrasse l’espace et l’argile
Entraîne océans et visages
Relie le monde aux signes
Navigue dans l’alchimie du verbe
Élargit l’écho des saisons
Insuffle parole au mystère (Andrée Chédid)
L’univers est incendie. Il brûle devant nos yeux, le vent rase de ses lames tout l’horizon, et c’est New-York, Damas, Le Caire, Beyrouth, poudroiement dans le soleil… Futur et passé se confondent en un visage dur comme la mort, visage à jamais indéfini de notre passage. (Hélène Dorion)
Le poète est légataire inconscient des mythes, où l’on peut lire, par transparence, les souvenirs d’enfance des peuples en marche. Et le poète se souvient — confusément — de la trahison des rêves d’enfance de son peuple ; c’est pourquoi la révolte est rivée à son âme. À travers lui, c’est le réel qui s’insurge. (Jean-Claude Masson)
La poésie est devenue pour Adonis une métaphore de la vie et du réel humain et leur contraire. C’est l’expression d’une libération de la contrainte du familier et un appel à renouveler la vie, c’est un guide qui prend le lecteur par la main et le fait entrer dans l’obscurité du musée des souffrances arabes. (Halim Barakat)
Une danse inattendue (au cours d’une soirée poétique organisée au Maroc, certains invités, des poètes, se levèrent et vinrent danser au centre de la pièce) : Soudain, j’aperçus Adonis qui était venu à un moment rejoindre le groupe de danseurs. (…) Sur son visage une expression sans expression, un ravissement, une absorption. La surprise devant l’inattendu une fois dissipée, je compris moi aussi peu à peu qu’il était ce même Adonis, à la fois contemplateur de la beauté et amant du sans forme, celui qui avait dit, et qui en cet instant, par sa danse le disait encore : « J’ai détruit mon royaume, j’ai détruit mon trône, mes places et mes portiques. Et retenant mon souffle, je suis parti chercher à apprendre à la mer mes pluies, lui livrer mon feu et mon brasier, inscrivant le temps à venir sur mes livres. Aujourd’hui j’ai mon langage, j’ai mes frontières, ma terre et mes marques » (Lokenath Bhattacharya)
Le rôle du poète, quels que soient son pays et sa langue, c’est d’entrer dans la matière quotidienne du monde et de renverser, en soi d’abord, toutes les idoles. Oui, Breton le savait, Artaud le savait, Paz aussi, chacun d’eux l’a dit à sa manière, mais Adonis le sait et le dit avec plus de clarté que personne. (Alain Jouffroy)
Ces mots sont extraits d’un livre publié par l’Institut du Monde Arabe à l’occasion d’une exposition consacrée à Adonis en 2000, Adonis, un poète dans le monde d'aujourd'hui.
En suivant ce lien, adonis90, vous pourrez, sur des courtes vidéos, écouter près de 200 voix parler d’Adonis à l’occasion des 90 ans du poète, né le 1er janvier 1930 en Syrie, à Qassabine.
Dans ce blog, vous trouverez ici la présentation d’un livre d’Adonis, Le livre III (al-kitâb) - hier le lieu aujourd'hui
Et voici quelques mots extraits d’un livre récent où les poèmes d’Adonis accompagnent des photos de Fadi Masri Zada, Syrie un seul oreiller pour le ciel et la terre (éd. du Canoë)
Les cloches de la liberté n’ont de son
Que lorsqu’elles sont sonnées par la main de la liberté.
La paternité est une parole
Qui apprend le silence.
Veux-tu comprendre
Le plus beau secret parmi les secrets de la terre ?
Alors,
Tu dois d’abord comprendre la langue de l’amitié
Entre deux visages
Et cette langue sublime
Qui familiarise l’étoile avec la rose.