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"Le chant du perroquet" de Charline Malaval

Par Cassiopea
chant perroquet

Le chant du perroquet
Auteur : Charline Malaval
Éditions : Préludes (13 Janvier 2021)
ISBN : 9782253040460
320 pages

Quatrième de couverture

São Paulo, 2016. Tiago, un jeune journaliste indépendant, fait la connaissance de son voisin, Fabiano, qui habite le quartier depuis plusieurs décennies, avec un perroquet pour seul compagnon. Au fil de leurs rencontres, le vieil homme raconte son passé à Tiago, l’épopée d’une existence soumise aux aléas de l’Histoire. Le départ de son Nordeste natal pour participer à la construction de Brasília avec ses parents, son travail d’ouvrier dans les usines Volkswagen de São Paulo… et, surtout, il lui parle de la femme de sa vie, qui a disparu à la fin des années 1960, sous la dictature. Avec l’idée d’en faire le sujet de son premier roman, Tiago recueille, fasciné, ce palpitant récit et, son instinct de journaliste reprenant le dessus, il décide d’effectuer des recherches par lui-même.

Mon avis

Charline Malaval a un nom bien français et elle est française mais elle parle du Brésil comme si ses racines étaient là-bas. Elle y a enseigné mais je pense que son expérience dans ce pays ne s’est pas arrêtée à cela. Elle s’est « imprégnée » de son Histoire (avec un H majuscule), et à travers son roman, elle a su à la fois m’émouvoir, m’intéresser et me captiver.

Tiago est un jeune journaliste. Son voisin, un vieil homme, vit avec un perroquet. Un lien se crée entre les deux hommes, le premier écoute et le second se confie. Le plus jeune comprend très vite qu’il y aura matière à écrire un roman, d’autant plus qu’au fil des rencontres, le récit de l’ancien s’étoffe et prend de l’ampleur. Le lecteur, lui, oscille entre deux époques, 2016 pour le présent, les années soixante pour le passé.

On va ainsi découvrir la naissance de Brasilia, le quotidien des ouvriers chez Volkswagen, le monde du travail, la musique (et la place qu’elle tient dans la vie des habitants (il y a d’ailleurs une playlist en fin de recueil)), les difficultés relationnelles lorsque les personnes qui se rencontrent ne sont pas issues du même milieu, la dictature et les combats de ceux qui n’en voulaient pas…

L’auteur a mis en scène peu de personnages, principalement trois pour chaque époque, et son récit monte en puissance au fil des chapitres. Non seulement par les événements, mais également par les caractères qui se dévoilent, interrogeant le lecteur, déstabilisant quelques-unes de ses certitudes.

J’ai trouvé cette histoire bien construite, les deux périodes se font écho et on se rend compte que rien n’est acquis. Il faudra toute l’opiniâtreté de Tiago pour comprendre …..

L’écriture de Charline Malaval est précise, mesurée, elle retranscrit avec finesse les scènes, les émotions, les doutes, les peurs … De plus, elle sait doser son propos de façon intelligente. Une belle lecture qui fait voyager et vibrer au rythme de la samba et autres mélodies.



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