Titre original : Cobra Kai
Note:
Créateur : Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg, Josh Heald
Réalisateurs : Jon Hurwitz, Hayde Schlossberg, Lin Oeding, Steven Tsuchida, Jennifer Celotta, Josh Heald.
Distribution : William Zabka, Ralph Macchio, Courtney Henggeler, Xolo Maridueñan Tanner Buchanan, Mary Mouser, Jacob Bertrand, Martin Kove, Yuji Okumoto, Tamlyn Tomita, Elizabeth Shue, Dee Snider…
Genre : Action/Drame
Nombre d’épisodes : 10
Diffusion en France : Netflix
Le Pitch :
L’affrontement entre les dojos Miyagi-do et Cobra Kai, au lycée, a violemment redistribué les cartes. Cloué sur son lit d’hôpital, Miguel reste inconscient tandis que le responsable de son état, Bobby, est en cavale. Johnny Lawrence pour sa part, ne cesse de se reprocher l’accident qui a failli coûter la vie de son poulain et coupe totalement les ponts avec John Kreese, son ancien sensei, qui a repris le contrôle de Cobra Kai. Du côté de Daniel LaRusso, les doutes sont également de mise. Persuadé que son enseignement est le bon, porté par les valeurs héritées de Monsieur Miyagi, le père de famille cherche un moyen de rétablir l’ordre, tout en faisant tout son possible pour sauver Robby…
La Critique de la saison 3 de Cobra Kai :
Il est amusant de constater à quel point la série Cobra Kai a pris de l’ampleur depuis son arrivée en grande pompe sur Netflix. Car quand elle fut lancée, en 2018, sur YouTube Premium, tout le monde s’en lavait plus ou moins les mains. Et c’est d’ailleurs peut-être pour cela que malgré le succès critique bel et bien marqué, la plate-forme a décidé de s’en séparer au bénéfice de Netflix, avant même la diffusion de la troisième saison, pourtant déjà tournée… Cela dit, aujourd’hui, Cobra Kai est un véritable phénomène. Le succès étant tel que Netflix a donné son feu vert pour une quatrième saison et probablement d’autres, pour la plus grande choix d’un contingent de fans de plus en plus important. Des fans de la première heure, biberonnés à Karate Kid et d’autres, plus jeunes, ayant pris le train en marche.
Cobra Kai qui a profité de son troisième acte pour pousser les curseurs encore un peu plus loin, tablant toujours sur cette nostalgie si précieuse mais prenant toujours un peu plus de risques pour écrire sa propre histoire… Une réussite indéniable…
Karate Kid New Generation
Si au début, Cobra Kai, ne serait-ce que par son titre, prenait le parti de se focaliser sur Johnny Lawrence, le « méchant » des films, pour mieux le réhabiliter, c’est désormais plus compliqué. La série ayant adopté une dynamique finalement assez proche de celle des deux Creed. Marrant quand on sait que la saga Karate Kid est l’œuvre de John G. Avildsen, soit le réalisateur de… Rocky. Bref, la notion d’héritage est au centre de tout. Les anciens, présents dans les films, tentant tour à tour de transmettre leur savoir mais aussi de racheter leurs erreurs, dans le cas de Johnny, alors que les jeunes, inspirés par les enseignements des vétérans, font leur possible pour faire les bons choix tout en devant composer avec leur propre réalité. Héritage, transmission, rédemption… Cobra Kai ne cesse de gagner ses gallons au fil de séquences tour à tour ludiques, adressées aux vieux de la vielle, de scènes plus émouvantes ou amusantes et de bastons elle aussi plutôt old school et par cela profondément savoureuses. Une recette gagnante que les showrunners exploitent avec une pertinence renouvelée à l’occasion de ce troisième acte.
Retour aux sources
Il est vraiment appréciable de voir qu’à l’heure où certains films ou séries ne tablent que sur une nostalgie finalement assez opportuniste, Cobra Kai parvient pour sa part à jouer habilement sur plusieurs tableaux. Ici plus encore depuis que John Kreese, le vrai bad guy du show, incarné, comme dans les films, par le buriné Martin Kove ; tient une place prépondérante. Un personnage central que le scénario n’oublie d’un peu plus développer afin de donner à ses aspirations une consistance appréciable. Et c’est donc tout naturellement que, comme Creed, Cobra Kai se fait le miroir des films sur lesquels il s’appuie, tout en regardant droit devant, sans se démonter une seule seconde. La saison 3 revisitant donc Karate Kid 2, dans lequel Daniel-sans et Miyagi allaient au Japon pour se fritter avec un caïd local. Cobra Kai faisant finalement sienne la philosophie au centre de l’enseignement du regretté sensei jadis incarné par Par Morita : se nourrir de ses expériences et de son passé pour écrire son avenir… Le tout avec une générosité absolue, une sincérité de tous les instants, de l’action et une large dose de rock and roll (avec un caméo jubilatoire de Dee Snider, le leader de Twisted Sister).
Un vrai bon spectacle à l’ancienne. Et oui, ici plus que jamais, c’est un compliment. Et ce n’est pas le dernier épisode, parfait, qui va nous inciter à penser le contraire. Cobra Kai semblant se bonifier un peu plus avec le temps, se nourrissant de l’alchimie évidente entre ses acteurs (le duo Ralph Macchio/William Zabka est impeccable), du charisme de ces derniers et de cette volonté de ne jamais se reposer sur ses acquis, sans chercher à étouffer cette naïveté et son absence de cynisme qui au final, font peut-être bien toute la différence.
En Bref…
Toujours aussi divertissante, toujours aussi sincère et généreuse, Cobra Kai franchit un nouveau palier avec sa saison 3, en faisant preuve d’encore plus de profondeur, regardant vers l’avenir mais n’oubliant jamais n’honorer son glorieux passé. Un réussite indéniable !
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Netflix action Cobra Kai critique drame Jacob Bertrand Martin Kove Mary Mouser Ralph Macchio Tanner Buchanan William Zabka Xolo Maridueran