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Épictète : ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, 2

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
ÉPICTÈTE : CE QUI DÉPEND DE NOUS ET CE QUI NE DÉPEND PAS DE NOUS, 2

UNE PENSÉE EN RAPPORT AVEC LA RÉALITÉ DU QUOTIDIEN.

La pensée d’Épictète n’est pas théorique, c’est une sagesse du quotidien. Il nous donne un exemple de ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Ainsi, nous dit-il, lorsque vous allez au bain, sachez que vous serez éclaboussés, insultés et probablement volés. Mais vous devez vous conformer à la nature, c’est-à-dire ne pas vous emporter. C’est un exemple qui peut s’adapter à notre époque contemporaine, je vous invite juste à aller faire un petit tour du côté des piscines.

Le fait d’aller aux bains pour passer un moment de détente dépend de nous, le comportement des autres ne dépend pas de nous ; toutefois comme nos aversions, nos désirs, nos pensées dépendent de nous, il faut maîtriser sa colère et agir avec détachement envers ces choses serviles, capables d’empêchement comme le décrit Épictète.

S’HABITUER À L’IDÉE QUE RIEN N’EST ÉTERNEL

Épictète développe cette notion en abordant des sujets sérieux. Il commence par notre attachement aux objets de loisir et de divertissement. Si nous aimons un vase, il faut se dire que ce n’est qu’un vase que nous aimons et lorsque celui-ci se casse, cela ne nous causera aucun ennui. En effet, cela ne dépend pas de nous que cet objet reste le même tout au long des années.

Épictète aborde un sujet qui est très grave celui de la perte d’un être cher. Ainsi, nous dit-il, lorsque tu embrasses ta femme ou ton enfant, dit- toi bien que ce sont des mortels que tu enlaces. Tu seras ainsi préparé à leur perte.

Une telle déclaration peut brusquer nos sentiments contemporains. Toutefois il faut savoir qu’il s’agit là de pensée et de philosophie d’une notre civilisation.

Il n’est pas question ici de Destin, les stoïciens n’y croyaient pas, mais plutôt d’événements

éventuels auxquels il faudrait se préparer. Certains événements comme notre propre mort sont inéluctables, d’autres comme la perte d’un être cher du domaine du possible. Aussi, ils veulent nous préparer à notre propre fin, et à la possibilité de la perte de quelqu’un qui nous est précieux. Nous sommes donc loin de la résignation qu’on attribue aux stoïciens. Nous sommes au contraire dans une lucidité poussée à son extrême, même si cette lucidité est parfois douloureuse et difficile à supporter.

NE PAS S’EN PRENDRE AUX AUTRES ET LES DÉNIGRER À CAUSE DE CHOSES QUI DÉPENDENT DE NOUS.

Une autre grande pensée découle de cette distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, est le fait de ne pas nous en prendre aux autres. C’est-à-dire de ne pas rendre responsable de ce qui nous arrive, d’abord les dieux, ensuite les autres. C’est là, me semble une très grande sagesse, car beaucoup de conflits ont pour origine le fait de rendre responsable autrui pour des choses qui répondent avant tout de nous.

Les autres ne sont pas considérés comme des ennemis, mais comme issus de la même manière que nous tous du Cosmos et en tant que tels, doivent être acceptés et les considérés comme des frères, non pas de sang, mais comme des frères appartenant à cette même grande nature.

Et justement, en suivant Épictète, nous évitons les faux affrontements qui résultent forcément lorsqu’on accuse les autres d’être responsable des malheurs qui  dépendent de nous. Finalement, nous gagnons la sérénité en plus.

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