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Surréaliste

Par Sukie
Surréaliste

La tragique et brutale disparition de mon père il y a quelques jours a fait tourner en boucle dans ma tête des poncifs du type : c'est important de passer du temps avec ceux qu'on aime, et c'est encore plus putain d'important de leur dire qu'on les aime de leur vivant.
Lorsque j'appris l'accident de mon père, je me suis immédiatement demandée : quand lui avais-je parlé la dernière fois (3 jours plutôt), que s'était-on dit (des banalités), s'était-on quitté en bon terme (oui).

La première fois que je lui ai dit je t'aime de vive voix, ce fut dans l'ambulance. Malgré son coma profond, j'ai la certitude qu'il m'a entendue. C'était néanmoins un peu tard. J'aurais voulu y ajouté une étreinte, une embrassade. Il était entubé de partout, j'ai seulement déposé quelques sanglots rauques sur son visage tuméfié. Je ne lui avais pas claqué la bise depuis presque un an à cause de ce satané covid. J'ai pensé : dieu merci on a passé ce dernier Noël ensemble. Puis ce sont enchaînés une multitude de J'aurais aimé faire avec mon père et pour lesquels toutes les occasions sont mortes avec lui.

Aller voir la floraison des tulipes à Amsterdam, lui demander de me raconter plus en détails son histoire, se faire un dernier restau, une expo, faire une virée à la mer, me marier un jour peut être et le voir m'accompagner à l'autel, avoir un autre gamin et l'entendre lui dire en vietnamien papy te salue.

Une semaine après l'accident, tout me parait surréaliste. ll est parti en moins de 48H. Mon cerveau, encore anesthésié par la stupeur et l'incompréhension me fait faire les montagnes russes. L'organisation des funérailles me tient l'esprit occupé. Je redoute jeudi, où son corps deviendra cendre et de mon père ne me restera plus que des souvenirs.


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