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Jacobo Fijman – Masques

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Jacobo Fijman – MasquesMon cœur saigna comme une étoile
crucifiée.
Douleur ; du sandale limpide du rêve
fut taillé le radeau de ma vie.

Amour
m’ouvrit les rues de l’espérance
que tes mains de joie étreignirent.

Les astres me fixèrent leur masque d’arôme
sur les musiques noires qui scrutent lentement
ma solitude de tunnel oublié.

Et le débarcadère de mon être
bâille encore ;

erre mon angoisse
en faisant des tours et des demi-tours
comme des barriques.

Jusqu’au jour où, enfin mon cœur
viendra à se briser, comme une brique.

Les astres m’attacheront leur masque d’arômes !

*

Máscaras

Sangró mi corazón como una estrella
crucificada.
Dolor;
del sándalo purísimo del sueño
trabajaron la balsa de mi vida.

Amor
hízome calles de esperanza
que oprimieron tus manos de alegría.

Sus máscaras de aromas pusiéronme los astros
en las músicas negran que miran lentamente
mi soledad de túnel olvidado.

Y todavía el muelle
de mi ser bosteza;

yerra mi angustia
dando vueltas y medias-vueltas
como barricas.

Hasta que al fin, se romperá algún día
mi corazón como un ladrillo.

¡Sus máscaras de aromas me prenderán los astros!

***

Jacobo Fijman (1898–1970)Molino rojo (1926) – Poèmes, Po&sie, vol. 111, no. 1, 2005 – Traduit de l’espagnol (Argentine) par Amador Calvo.


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