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Exposition «Traces » Pascale Hugonet et Patrice Barthès – Montpellier

Publié le 05 février 2021 par Philippe Cadu

Pascale Hugonet et Patrice Barthès, les deux artistes présentés à la N5 Galerie en ce début d'année 2021, entretiennent une méticuleuse évocation du temps passé, transformée en signes pour mettre à distance le réel.

Le temps se fait trace, l'écrit acte graphique à part entière et communique ainsi la pensée de la main aux yeux. De l'influence d'un événement surgit alors une empreinte contemporaine qui change notre perception des choses.

L'origine du travail de Pascale Hugonet

est aussi histoire de double question.

D'abord, le temps. Non pas le temps qui se mesure, mais celui plus poétique, plus existentiel, celui qui se perçoit. Ensuite vient l'écriture. Celle qui pourrait être un " au-delà du langage " (R.Barthes), une volonté de signifier autrement, contre la norme du lisible. L'écriture illisible pour évoquer le non-dit, l'interdit, ce qui fait écart ou lien entre le dicible et l'indicible.

L'artiste engage alors, à l'atelier et sur des supports en cire, un travail graphique (voire géographique) sur le signe, la trace, l'écriture spéculaire (en miroir), la répétition du geste comme engagement physique du temps en mouvement.

nous présente " Times Série ". Cette nouvelle proposition a pris forme en " relisant " un stock de bâches usagées qui lui permettent de protéger l'établi et/ou le sol de son atelier quand il utilise de l'encre, de l'acrylique ou de l'aérosol.

Gardant comme base la bâche en l'état, l'artiste entreprend alors son travail en exploitant les matières et les couleurs qui ont servi à la mise en œuvre de ses autres projets.

Il s'agit en quelque sorte d'une mise en abîme de ses processus de travail, un " palimpseste " réalisé avec des outils tels que des rouleaux de papier, des cadres, des clous, des cales, ... qui seraient utilisés comme des pochoirs et apparaîtraient comme autant de formes répétées.

Chacune des œuvres est à appréhender en deux temps : elle possède deux vies, une " diurne " et une " nocturne " lorsqu'elle est rétro-éclairée. Une façon également pour l'artiste de réinterpréter, à sa manière, le clair-obscur...


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