Les montagnes hallucinées, de Lovecraft et Baranger (éd. Bragelonne)

Tout faire pour éviter une catastrophe, voilà à quoi doit servir le récit du professeur Dyer, géologue réputé, qui a appris qu’une expédition doit partir en Antarctique à la suite de la sienne, réalisée deux ans plus tôt, en 1931. Il décide donc de raconter sans rien omettre sa propre expédition au cours de laquelle une partie de son équipe a perdu la vie. Il avait édulcoré son premier récit par crainte d’être pris pour un fou. Cette fois, il va tout dire. Un texte qui n’hésite pas à faire monter la pression par des suspens dans le récit, des descriptions d’une grande précision, et de plus en plus précises. Un monde parfaitement inconnu sur notre planète va être peu à peu révélé dans toute sa beauté, son étrangeté, son horreur même.
Les dessins de François Baranger produisent un effet extraordinaire. Très réalistes, ils égarent le regard dès qu’on tourne la page. Il faut un peu de temps pour accommoder, choisir de lire le texte de Lovecraft ou de détailler le dessin en pleine double page (le format de l’album est de 27cmx35cm, soit, ouvert, de 54cmx35cm). Et cela accentue l’effet de sidération qui saisit les personnages de cette aventure.
On attend, quand on a refermé le tome 1, la suite avec un mélange d’impatience et d’appréhension.