Magazine Culture

(Anthologie permanente) Ernst Meister, traductions inédites de Jean-René Lassalle

Par Florence Trocmé

Ernst Meister  Ausgewählte Gedichte 1932-1979Poezibao propose aujourd’hui des traductions inédites du poète allemand Ernst Meister, en un dossier composé par Jean-René Lassalle.
Le poète allemand Ernst Meister (1911-1979) peut être retrouvé dans de beaux livres en français tels que :
Dans la faille du temps, Orphée / La Différence 1998, traduit par Françoise Lartillot et Denis Thouard
Ombres, Fissile 2008, traduit par Lambert Barthélémy et Hugo Hengl
Ernst Meister dans Poezibao :
Bio-bibliographie
Extrait 1
Extrait 2
Fondement ne peut parler

N’écrit aucun journal intime, le
fondement, qui se base sur la mort et les morts,
qui soutient les colonnes d’eau
et l’incessamment
battue flotte des mots…
submergé de pourri et d’obscur, lui,
un sans-larynx dépourvu de syllabes parmi
les nageoires pulsantes, les quilles filantes.
Ai-je plongé ?
Mains aux ténèbres j’agripperais
comme un croupi amadou une
tunique d’enfant phénicien,
plomb détaché du fil,
écho errant,
épave d’un son…
Suis-je en descente ?
Je chercherais avec lampes, trouverais
un livre de bord, qui cependant
de la modalité de la mort
ne parle pas, mais plutôt seulement
du début du naufrage :
nous sombrons. nous
devenons fondement.
Source : Ernst Meister, Ausgewählte Gedichte 1932-1979, Luchterhand 1979. Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
Der Grund kann nicht reden
Der schreibt kein Tagebuch,
Grund, der aus Totem und Toten steht,
der die Säulen aus Wasser trägt
und die immer
geschlagene Flotte der Worte…
er, behäuft mit Verrott und Dunkel,
kehllos Ohnsilbiger unter
rudernden Flossen, fahrenden Kielen!
Stoß ich hinab?
Ich griffe im Finstern wohl
wie faulen Zunder
phönizischen Kindes Gewand,
gelöstes Lotblei,
irrendes Echo, das
Wrack einer Laute…
Tauche ich?
Ich suchte mit Lampen, ich fände
ein Logbuch, welches jedoch
von des Totseins Bewandtnis
nicht spricht, sondern allein
von des Unterganges Beginn:
wir sinken. wir
werden grund.
Source : Ernst Meister, Ausgewählte Gedichte 1932-1979, Luchterhand 1979.
*
Dis du tout
la phrase, la fracture,
le hurlement partagé, le
ton atone, et des jours
la lumière.
Laborieux
Dans l’espace harmonisé
le temps en les corps,
exaspérant secret, lentement.
La mort toujours.
(Et pourtant je ne voulais
renoncer à l’œil
qui effleure les sexes jusqu’à nous.)
Dis : CECI n’est pas autre.
Dis : ainsi chuta, en vulgaire confusion,
la chute. Dis aussi toujours :
l’invention fut grande.
Du moins tu ne dois pas
trahir l’amour.
Source : Ernst Meister, Ausgewählte Gedichte 1932-1979, Luchterhand 1979. Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
sage vom ganzen
den Satz, den Bruch,
das geteilte Geschrei, den
trägen Ton, der Tage
Licht.
Mühsam
Im gestimmten Raum
die Zeit in den Körpern,
leidiges Geheimnis, langsam.
Tod immer.
(Und ich wollt doch
das Auge nicht missen
entlang den Geschlechtern nach uns.)
Sage: dies ist kein anderes.
Sage: So fiel, in gemeiner Verwirrung,
der Fall. Sage auch immer:
Die Erfindung war groß.
Du darfst nur nicht
Liebe verraten.
Source : Ernst Meister, Ausgewählte Gedichte 1932-1979, Luchterhand 1979.
*
Vous les pérennes
quatre, vous
angles de l’étendue !
Debout je suis
entre l’air,
recueilli sur le souffle,
cependant que, dessus ma tête,
l’espace s’élève
en d’innombrables cieux.
Source : Ernst Meister, Ausgewählte Gedichte 1932-1979, Luchterhand 1979. Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
ihr haltsamen

vier, ihr
Ecken der Gegend!
Ich steh
zwischen Luft,
den Atem sinnend,
indes, mir übers Haupt,
der Raum sich hebt
mit unzähligen Himmeln.
Source : Ernst Meister, Ausgewählte Gedichte 1932-1979, Luchterhand 1979.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Florence Trocmé 18683 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines