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Feux, un livre de Perrine Le Querrec (éd. Bruno Doucey)

Publié le 06 mars 2021 par Onarretetout

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Le feu, il paraît que c’est Prométhée qui l’a volé au char du Soleil pour l’offrir aux hommes. 

Mais c’est dans la nuit des cavernes que le feu est venu de pierres frottées par les femmes multipliant « autour de la première étincelle » les ombres sur les parois avant que les hommes imposent leur ordre. Le feu réchauffe, le feu détruit. Les mots crépitent, brasier, flammes, incendie, bûcher, attiser, brûler. Et même sous terre, un coup de grisou, plus de mille morts, c’était à Courrières. Dans un atelier des derniers étages, près de cent cinquante couturières calcinées dans la dentelle et le coton, c’était à New-York. Mais aussi les bougies pour l’anniversaire. Chaque poème de Perrine Le Querrec, dans ce livre, renvoie à un évènement, parfois précisément daté, à un homme, une femme, une ville, un volcan.
Et elle liste les expressions : couvre-feu, jouer avec le feu, cessez-le-feu, contre-feu, pare-feu, pique-feu, feu de paille, pleins feux, n’y voir que du feu… En cliquant sur la couverture du livre, vous entendrez Perrine Le Querrec dire le texte liminaire de ce recueil.

À votre tour, mettez le feu dans le texte que vous allez écrire (minimum trois phrases), un souvenir, une fiction. Pour vous aider, voici vingt mots : flamme, incendie, fumée, foyer, combustion, étincelle, briquet, allumette, brasier, chaleur, cuisson, calciner, éclairer, ardent, explosion, torche, pyrotechnie, signaux, embraser, immoler. Il y en a beaucoup d’autres liés au feu, aux feux.

Exemple :
Sur la façade, des traces noires encadrent la fenêtre du quatrième étage. Tu apprendras dans le journal qu’un incendie s’est déclaré. Ça se déclare, un incendie ? Ou ça explose. Ou ça rampe parfois. Mais là, au quatrième étage, c’était une bougie oubliée trop près d’un rideau, une étincelle dans un appareil électrique, une fuite de gaz… Je ne sais pas. Un acte malveillant, une négligence ? On enquêtera sans doute et on ne saura pas. Ceux qui sauront n’auront peut-être rien vu des traces noires sur la façade. Ni de la femme qui s’est jetée de là-haut pour fuir une mort qui l’aura rattrapée en bas. Ni des jeunes gens qui auront tenté de sauver un enfant qui pleurait, et peut-être réussi. On leur aura remis la médaille de la Ville. C’était la nuit, quelques-uns s’en souviennent. Les flammes montaient par-dessus le toit et les pompiers sont arrivés. Il était trop tard pour la grand-mère, asphyxiée par les vapeurs toxiques. Mais il y a eu des survivants, à jamais marqués par l’éblouissement et les fumées et la peur, et les cris et le silence traversé par les crépitements.

C’est à vous main tenant. Allumez les feux dans votre texte et postez-le dans les commentaires ci-dessous. Merci.


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