Sous les masques

m, consonne nasale bilabiale voisée

s, consonne fricative alvéolaire sourde

qu, transcription en français d’une consonne occlusive vélaire sourde

Il faudrait passer des heures pour expliquer chaque adjectif définissant ces consonnes.

Mais ce ne sera pas le sujet de notre atelier de ce jour.
Vous aurez constaté que ces consonnes sont celles qui sont contenues dans un mot que chacun.e de nous prononce au moins une fois chaque jour depuis maintenant un an. Il y a en effet un an, notre vie a changé. Nous entrions dans un premier confinement. Et nos habitudes et nos mots s'en sont chargés. À présent, nous sortons masqués. M, S, QU. (l'image ci-dessus est un masque réalisé par l'artiste Malachi Farrell et posté sur sa page Facebook à la date du 22 janvier)

Je vous invite à faire d’abord une liste de mots contenant, seule ou par deux ou par trois,

la consonne m, consonne nasale bilabiale voisée
la consonne s, consonne fricative alvéolaire sourde (qui s’écrit aussi avec un c devant les voyelles e et i)
la consonne s, consonne fricative alvéolaire voisée (qui, entre deux voyelles, se prononce comme un z)
la consonne occlusive vélaire sourde écrite en français qu, ou k, ou c (devant une autre consonne ou les voyelles a, o et u).
Ça peut sembler compliqué mais vous allez vous y faire.

Des exemples : masse, moqueuse, camus, cassis, commission, chiasme, cimaise, insoumis, musique, saké, kaki…

Dans le mot « commission », le n ne se prononce pas, il forme un son avec la voyelle, comme dans « consommer » aussi. Ce sera la même chose si cette consonne est liée à un a, un e, un i, un u. Exemple : ancien.

Quand vous aurez assez de mots (noms, adjectifs, adverbes et verbes), disons une vingtaine, soit au moins dix de plus que ceux que je vous ai proposés ci-dessus, vous écrirez un texte évoquant votre expérience depuis un an et dans lequel chaque ligne contiendra au moins deux mots de votre liste. Et votre texte fera au moins trois lignes. 

Exemple :
On s’en moquait des commissions mais quand elles nous ont soumis au masque, on a été saisi. Ni musées, ni cimaises, ni concerts ni séances. Quiconque casse sa canne s'en va sans l'adieu de ceux de sa maison. Et nos yeux, que nos yeux, pour mentionner ça. Et nos mots si communs sont cousus sous nos masques muets.

C’est à vous main tenant. Faites glisser dans vos textes les sons sourds ou voisés de nasales, fricatives ou occlusives auxquelles nous sommes soumis en ces moments. Et postez vos textes dans les commentaires ci-dessous. Merci.