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Philosophie de l’élégance II

Par Richard Le Menn

Philosophie de l’élégance II

Peu importe de quoi on parle, l'important c'est comment. Il faut voir comment les idées 'progressistes' sont utilisées de nos jours pour s'en persuader ! Et quel avenir notre civilisation prépare ? Une horreur. Ne trouvant pas grand-chose de convaincant autour de moi et dans la culture occidentale des XXe - XXIe siècles, c'est donc dans le passé, et en particulier l'Antiquité et ses philosophes que je puise une bonne partie de mon inspiration pour écrire ces articles sur la philosophie de l'élégance. J'y trouve un véritable plaisir que je ne rencontre pas ailleurs... alors...

L'homme contemporain évolue en pleine folie et stupidité. Les raisons ? L'une consiste dans les limitations propres à l'être humain qui, rappelons-le, est juste au-dessus de la bête, et s'en différencie souvent peu. À cela s'ajoutent sans doute la pollution et les ondes électromagnétiques qui agissent sur son cerveau. C'est possible. Rappelons que la pollution fait des millions de morts dans le monde chaque année. Quant au problème sanitaire soulevé par les ondes électromagnétiques, notamment celles de la 5G, il est sans doute très important. Nous avons dans ce domaine une importante désinformation, comme ce fut le cas autour de l'amiante ou aujourd'hui comme cela l'est (dans un sens contraire où cette fois on crée une panique) autour du coronavirus.

La crise orchestrée autour de ce virus, au départ assez bénin, est à l'opposé de toutes les valeurs que je prône, notamment dans ce blog. On nous enlève toujours davantage notre LIBERTÉ ; on nous cache LA VÉRITÉ ; on nous empêche de vivre dans LA JOIE et nous supprime la fête ; on nie LA FANTAISIE et LE MERVEILLEUX en nous faisant faire à tous la même chose, et même nous faire porter ce qui ressemble à une culotte sur la figure ; LA BEAUTÉ, qu'elle soit physique, intellectuelle ou morale est systématiquement bafouée ; non seulement on bâillonne LA CRÉATION, mais on cherche aussi à la supprimer ; ne parlons pas de LA RÉFLEXION et de LA RAISON et d'autres valeurs, qui me semblent pourtant essentielles, comme LA FRATERNITÉ (faire en sorte que les gens se fuient n'est pas un acte de fraternité, ni d'empêcher les médecins et scientifiques honnêtes de travailler et d'une manière générale aux gens d'agir en utilisant leur raison), LA RICHESSE induite par LA DIVERSITÉ, LA JUSTICE et L'ÉGALITÉ qui en est corollaire, le courage, pas au sens grossier ou défaitiste du terme, mais au sens de couplé à la sagesse, L'INTELLIGENCE, LA BONTÉ, L'AMOUR... valeurs qui sont tout le temps ridiculisées dans notre société moderne, tellement que cela en devient monstrueux et franchement humiliant pour l'être humain sensé. D'une manière générale, LA FINESSE a déserté. Et même pire que cela : On nage dans la folie. Nous sommes très éloignés de L'ÉLÉGANCE, et je pense qu'il est important de rappeler certaines bases, ce que j'ai commencé à faire dans un précédent article, et que je vais continuer à proposer dans des prochains publiés les lundis à 9 h, pendant quelques semaines.

Philosophie de l’élégance II

LE NATUREL & L'ART. La persuasion n'est pas un art de l'élégance, au contraire, même si, nous le verrons, la rhétorique y occupe une importance toute particulière. Ce n'est que naturellement que la beauté d'une tenue et d'un esprit s'expriment. Si elle ne le fait pas, c'est qu'elle n'avait pas à le faire, d'où les mots de l'orateur Cicéron : Ars [est] celare arte. L'art consiste à cacher l'art, car il s'agit d'un art tout entier dans le juste, tellement qu'il paraît naturel, voire pour certains fortuit, alors que tout est précisément placé, mais sans aucune peine et dans le plaisir constant de la complétude, de la belle harmonie, du plaisir apporté par la justesse. Cette sagesse est naturellement amour, ce dernier en étant l'expression, car elle est plaisir (non désir, voir article précédent) et partage. Cette justesse s'inscrit aussi dans le mouvement et dans l'infini... En cela l'élégant sait ce qu'il représente : pas grand-chose, voire presque rien dans l'univers... d'où le sentiment de paix apporté par l'évanouissement dans la grandeur du monde, et un certain sourire qu'apporte ce savoir, un " sel attique " dont je reparlerai.

Comme dans la philosophie on trouve des sophistes, préférant convaincre plutôt que de chercher la vérité, il existe des sophistes de l'élégance, qui veulent avant tout que l'on croit qu'ils sont élégants, certains se le faisant acroire à eux-mêmes. Le refus du naturel... pourquoi pas ? Le problème n'est pas là, mais dans le mensonge, le fait de cacher, notamment sa propre laideur, au lieu de l'accepter, de l'éviter ou de la sublimer.

L'IMITATION ET L'INVENTION. Comme le dit Aristote dans sa Poétique : " Le fait d'imiter est inhérent à la nature humaine dès l'enfance ; et ce qui fait différer l'homme d'avec les autres animaux, c'est qu'il en est le plus enclin à l'imitation : les premières connaissances qu'il acquiert, il les doit à l'imitation, et tout le monde goûte les imitations. " (Source). Imiter est une chose importante dans l'élégance, comme dans la mode. Il s'agit de comprendre la culture dans laquelle l'élégant baigne, de la connaître et de s'en imprégner profondément, de même que de son environnement le plus proche, ceci afin de vivre en harmonie avec cet environnement. L'imitation permet d'évoluer dans la paix et le contentement, seulement si elle est couplée à dose équivalente par l'invention. Créer est l'autre élément indispensable à l'élégance, comme à la mode. Aucun de ces deux aspects ne doit prendre le dessus sur l'autre. Ils doivent se balancer, s'équilibrer. Ils sont les deux faces d'une même pièce. Et il ne peut y avoir de création réelle sans liberté.

Dans Philosophie de la mode (Philosophie der Mode, 1905), l'Allemand Georg Simmel (1858 - 1918) ne parle pas d'imitation et d'invention mais d'obligation et de liberté. Selon lui, l'être humain aspire à un rapport de proportion durable entre ces deux notions, une harmonie s'exprimant en particulier à travers la mode. Ailleurs dans son texte, il est question des relations qui coexistent entre les aspirations à une uniformisation égalisatrice et le détachement individuel.

LE MOUVEMENT ET LA POÉSIE. Comme le dit aussi Aristote dans sa Poétique, " le fait d'imiter, ainsi que l'harmonie et le rythme, sont dans notre nature " (Source). Le mouvement est partout. Tout ce qui vit bouge, émet du rythme. Étudier les rythmes et ceux les plus agréables et 'élevés' est la prérogative de la poésie, dans laquelle on inclut la musique, la danse... et dans laquelle on pourrait ajouter les mathématiques, etc. Cependant, pour un philosophe comme Mélissos (Ve siècle av. J.-C.) : " Le mouvement n'est pas réel, mais seulement apparent. " (Source). Selon Sextus Empiricus (IIe - IIIe siècles), Parménide (VIe - Ve siècles av. J.-C.), Diodore Cronos (IIIe siècle av. J.-C.) et quelques autres philosophes nient eux aussi le mouvement (Source). Pourtant, réfuter l'idée de mouvement consiste à mouvoir la pensée. Il est vrai que celui-ci est insaisissable, si ce n'est par le mouvement qui étant lui-même mouvant ne peut se rencontrer. Mais la plupart des philosophes démontrent qu'il existe. Héraclite (VIe - Ve siècles av. J.-C.) écrit que c'est le mouvement qui créé toute l'harmonie du monde (Source). Je reviendrai sur cet harmonie. Quant aux Sceptiques, ils " prétendent qu'il n'est pas plus vrai de dire qu'il y en a, que de dire qu'il n'y en a pas " (Source), ce qui rappelle une de leurs expressions favorites : " peut-être, peut-être pas " (τάχα ού τάχα), qui ressemble beaucoup au " peut-être ben qu'oui, peut-être ben qu'non " normand !

LE RYTHME. Quoi qu'il en soit, que le mouvement soit réel ou non, il s'exprime à travers le rythme. Tout ce que nos sens, notre âme incluse, appréhendent est rythmes, et modes, c'est-à-dire manières de mettre en rythmes. Il paraît que Pythagore observait la façon dont marchait un postulant à son enseignement, sa manière de se mouvoir. Le drapé, base de l'habillement antique, demandait davantage à la gestuelle que l'accoutrement moderne, plus 'pratique'. Il y avait un jeu avec le vêtement à travers lequel transparaissait l'esprit de celui qui le portait. Dans l'Ancien Régime, la musique et la danse avait une grande importance dans la vie sociale, et leur connaissance faisait partie du b.a.-ba de toute bonne éducation.

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