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Redorer le blason du shōjo : Pourquoi faire ?

Publié le 16 mars 2021 par Tanja @HaKo_niwA

Redorer le blason du shōjo : Pourquoi faire ?

Au départ je voulais intégrer cette partie à l’article sur le manga Une touche de bleu, mais j’ai beaucoup écrit et je me suis dis qu’un article entier ce serait peut-être mieux… Je vais pas vous mentir, j’ai souvent, par le passé, pensé que le shōjo c’était que des trucs niais et sans intérêt. J’en ai lu assez peu et j’ai souvent cherché à lire ceux qui était un peu en dehors des clous. Maintenant, que je lis plus de mangas, je m’aperçois que j’avais une vision tronquée.

Aparté : Shōjo+ bonne idée ou pas ?

Redorer le blason du shōjo : Pourquoi faire ?

Le manga est genré depuis des années. Ça ne me posait pas de problème jusqu’à ce que j’y réfléchisse un peu plus.
Il y a une énorme production de mangas en France, idem dans la littérature, hors on ne genre pas un roman. On va le parler de son contenu (policier, fantasy, SF, fiction etc.). On va donc aller vers un genre qui nous plait sans se poser la question de savoir on le lit avec son vagin ou son pénis. Ça devrait être pareil dans le manga. Mais le mal est fait depuis plus de 20 ans et il est maintenant bien compliqué de revenir en arrière.

Comment on en est arrivé là ?

Pour vous résumer un peu, en France les éditeurs ont décidé d’aider les libraires et les lecteurs avec les termes shōnen = pour les garçons, avec des séries d’actions et shōjo = pour filles, avec des romances. On se retrouve dans la même problématique que les vendeurs de jouets pour enfants. Afin de faciliter la tâche des parents, nous avons des rayons délimités par du rose et du bleu. Au fil des années les mangas se sont genrés alors que des filles peuvent lire du shōnen et qu’un homme peut s’intéresser à un shōjo. On se retrouve donc en France avec Shine ou Blue flag catalogué shōjo alors qu’ils sont publiés dans des magazines pour une majorité de garçons (mais aussi les jeunes filles !). Pourquoi ? Parce que le premier parle de mode et le second de romance. Dès lors on « genre » les goûts coupant une partie du public de titres qui pourraient lui plaire.

Quant au seinen, ça surtout eu pour but de ranger les titres un peu trop violent dans la catégorie adulte. Alors qu’il y a du shōnen et du shōjo pour des âges différents. On  ne lit pas forcément le même mag à 10 ans qu’à 16… Beaucoup d’adultes continuent de lire du shōnen/shōjo certains magazines se sont donc adaptés à leurs lecteurs.

Shōjo vs shōnen

Sauf, qu’au Japon dans les magazines c’est pas tout à fait ça. Si ces termes sont effectivement utilisés, il faut bien comprendre qu’ils sont bien plus large en ce qui concerne leur contenu. On peut trouver des shōnen avec des romances, avec des sports ou des instruments de musique atypiques, et il y a des shōjo sans romance, SF, fantasy, pour femmes adultes etc. Quant au seinen, c’est l’équivalent du young adult. Ado, jeune adulte, adulte tout le monde peut le lire.

Redorer le blason du shōjo : Pourquoi faire ?

Et maintenant ?

Glénat a décidé de « redorer le blason » du shōjo en créant une nouvelle collection Shōjo+. Quel est le but ? Le shōjo a-t-il besoin de redorer son blason ? Ne serait-ce pas les éditeurs qui depuis des années n’ont pas dénaturer les termes des catégories japonaises ? Une touche de bleu est publié dans le magazine Gekkan Action où on peut lire King’s game ou le Mari de mon frère ou encore le très controversé Tsugumomo. Pas vraiment un magazine spécialisé dans les romances de jeunes filles en fleur…

Pika éditions vont rester dans le genre de la romance en apportant une nuance d’âge (Cherry Blush, purple shine et red light). Akata tente de faire un gros travail éditorial bien plus pertinent avec un discours différent. Ils ne tentent pas de rajouter des adjectifs ou des termes pour ses shōjos, mais de dire : Dans le shōjo y a de tout.

Les éditeurs vous diront les shōjo ne fonctionne pas. Et vont préférer sortir un titre dans une catégorie qui semble plus pertinente pour son contenu. Il y a plusieurs causes à ça. Cette catégorie est cataloguée comme romance lycéenne niaise. Et il faut bien avouer qu’on a eu longtemps que ça. Il y a bien eu plusieurs tentatives d’autres types de contenu ont échoué. Trop en avance sur son temps ? C’était oublier que les jeunes filles allaient grandir et demander du contenu plus mature, différents. Des éditeurs tentent d’autres types de shōjo on vous dira dans quelques mois/années si ça a fonctionné.

Et ici ?

Donc vous me verrez souvent râler que tel ou tel titre n’est pas un shōnen, mais un shōjo ou un seinen ou un BL etc.  En France, on s’est fourvoyé. Ce ne sont pas des genres mais des catégories de magazine. Sur le blog je vous indique toujours la catégorie du magazine. Je pense sincèrement qu’il n’y a pas de genre de lecture pour homme ou pour femme. Au mieux il y a un âge pour certains types de lectures et on peut être plus ou moins intéressé par un genre particulier (fantasy, romance, horreur etc.). Mais en aucun cas vous devez vous privez d’une bonne histoire SF parce que vous êtes une femme ou d’une belle romance parce que vous êtes un homme.

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