Curiosity, suivi de L'Agrandirox, de Sophie Divry (éd. Noir sur Blanc)

L’infiniment lointain et l’infiniment proche, deux textes de Sophie Divry explorent nos relations.

Le premier imagine ce qu’a pu penser Curiosity quand la décision de le faire « mourir » a été prise. Elle accorde à ce « rover » imagination et sociabilité. Mais pourquoi être sociable quand on a mission d’être seul dans la poussière ? Les dernières nuits d’activité de Curiosity sur la planète Mars, il les consacre à écrire une sorte de testament, des recommandations aux prochains engins envoyés sur cette planète, ou sur d’autres, et s’adresse à Dieu, qui l’a créé et envoyé si loin de Lui. C’est un peu le HAL du film de Kubrik, 2001 Odyssée de l’espace, et c’est une réflexion puissante et drôle à la fois sur l’intelligence artificielle dont on nous rebat les oreilles, et qui serait l’avenir de l’humanité…

Dans le second récit de cet ouvrage, Sophie Divry nous invite chez Josiane un jour de confinement. Un mystérieux commercial lui propose d’essayer l’Agrandirox, un produit qui agrandit les espaces. Comme Josiane se sent un peu à l’étroit dans son appartement, elle se laisse tenter. C’est alors que la notion même de proximité va devenir une source d’angoisse et d’épuisement, assez proche, finalement, de celle que ressent Curiosity quand son Dieu met un terme à son activité.