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Jean-Baptiste Andrea – Des diables et des saints

Par Yvantilleuil

Jean-Baptiste Andrea – Des diables et des saintsComme la plupart des lecteurs, lorsque j’entame un livre, j’espère toujours rencontrer le coup de cœur. Il existe pourtant une catégorie supérieure à ces livres que l’on referme les larmes aux yeux, le sourire aux lèvres, le cœur palpitant ou avec le regret de devoir quitter des personnages foncièrement attachants : ce sont ces romans dont on balance le titre pour répondre à la question « Quels livres emporteriez-vous sur une île déserte »…ces petits chefs-d’œuvre que l’on n’emporterait pas seulement pour faire le plein d’émotions, mais surtout pour combler le vide… Je crois bien que « Des diables et des saints » fait partie de cette dernière catégorie.

Il y a des livres qui vous cueillent au fil des pages, mais il y a également ceux dont il suffit de lire seulement quelques lignes pour savoir qu’ils vont vous percuter de plein fouet…un genre de sixième sens, qui vous prévient que la vie autour de vous va s’arrêter jusqu’à ce que vous ayez terminer la dernière page. Ce n’est pourtant pas que chaque phrase vous donne envie de vous précipiter sur la suivante, plutôt même le contraire, le besoin de s’arrêter après certaines phrases car celles-ci ne se contentent pas d’être lues, mais vous transpercent parfois le cœur, parfois le cerveau, souvent les deux. Je ne compte pas le nombre de fois où je suis remonté en surface, déposant le livre, puis après un moment de silence me tournais vers ma femme pour lancer un énième « Mon Dieu que c’est bien écrit ! ».

Quand je vois comment un type comme Trump parvient à fédérer des millions d’imbéciles sur Twitter en alignant quelques mots appris en école primaire, je suis bouche bée, mais d’écœurement et de tristesse. La profondeur et la justesse que l’auteur de « Cent millions d’années et un jour » parvient à créer en alignant les siens me laisse également sans voix, mais d’admiration et de gratitude. S’il est question de rythme et de musique dans ce roman, le véritable virtuose se nomme Jean-Baptiste Andrea et lorsqu’il nous abandonne sur la dernière note ce n’est pas une ovation qui retentit, non… pas directement, car il y a d’abord ce moment de silence nécessaire au retour sur Terre, celui qui s’accapare du lecteur lorsque l’art laisse sans voix !

Normalement je devrais vous parler de l’histoire, des personnages, des thèmes abordés, de la narration et des autres éléments qui font toute la saveur de ce petit chef-d’œuvre, mais j’en suis bien incapable car je crois qu’il faut l’avoir lu/vécu pour pouvoir le partager. Quand ma femme me demandait de quoi ça parlait lors de chacun de mes retours sur Terre je disais que ça parlait d’orphelins, de musique, de religion, d’un vieux qui joue du piano, divinement, et de types qui ont marché sur la Lune, même si ce ne sont pas Amstrong et Aldrin les véritables héros de cette mission connue de tous, mais Michael Collins, l’astronaute qui se trouvait derrière la Lune, seul au monde, coupé de tout contact radio avec la Terre, un peu comme s’il était sur une île déserte…sauf que lui n’avait pas emporté ce livre avec lui pour combler le vide. Il aurait dû !

Beaucoup plus qu’un coup de cœur !

Des diables et des saints, Jean-Baptiste Andrea, Iconoclaste, 361 p. , 19€

Ils l’ont également vécu : Audrey, Au fil des livres, Bénédicte, Brice, Olivia, Mon petit carnet de curiosités, Mélodie, Constance, Céline, Roseleen, CécileMarie-Eve, Camille, Claire, Marie, Flo, Des pages et des lettres, Librairie Doucet, Vincent, Gigi, Angélique, Page après page, Lucie, Alex

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