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Deux autres articles à propos de Bernard Stiegler, dans La correction n°2 (éd. le dernier télégramme)

Publié le 01 avril 2021 par Onarretetout

9782843984853

Je n’avais sans doute pas accordé assez d’attention au texte d’Alain Jugnon dans le numéro 1 de La correction : « Pour Bernard Stiegler en mémoire et en vie ».

Après avoir lu celui d’Avital Ronell dans le numéro 2, voici d’autres textes qui m’en disent un peu plus. Non pas sur la mort mais sur « faire de la philosophie à présent ».

Clément Gaillard présente le travail de Bernard Stiegler, mort le 6 août 2020, en disant de lui qu’il était « obsédé par l’idée d’actualiser la pensée de chaque philosophe », demandant, par exemple, après un exposé sur la théorie de la connaissance chez Platon : « mais qu’est-ce que la connaissance à l’époque de Wikipédia ? » On ne peut pas penser la mémoire à l’époque des supports numériques comme on la pensait avant. C’était sans doute avant tout un grand lecteur, qui soumettait les textes aux problèmes présents et révélait aussi les problèmes que les philosophes qu’il lisait n’avaient pas vus dans leur époque. Critiquer fait donc partie de la philosophie, non par principe hors sol mais par nécessité d’inscrire la philosophie dans les enjeux de l’époque présente.

Anaïs Nony insiste sur la capacité de Bernard Stiegler à créer des collectifs, « une collectivité faite à la fois pour rêver, pour inventer et à construire ». Toujours tourné vers l’avenir plutôt qu’à redire le passé. Elle écrit que « technique, amour et temps, voilà quelques jalons conceptuels ». Elle le dit « philosophe du prochain », de l’autre et de l’avenir, du soin et de l’attention.

Clément Gaillard et Anaïs Nony disent l’un et l’autre de Bernard Stiegler qu’il avait des rituels : rituels de lecture (une première lecture cursive en entourant des mots, une deuxième en commentant, et la troisième pour faire une synthèse), et des rituels d’écriture (chaque matin l’écriture, chaque soir la préparation du prochain matin), mais aussi ses outils de diction depuis sa voiture, son vélo, ou le train. À tout moment interroger le monde.

Tous deux disent aussi que poursuivre le travail de Bernard Stiegler, c’est aussi le critiquer, « être à la fois tout proche et tout contre ».

(qu'on me pardonne de n'avoir pas résisté, en ce premier avril, à illustrer la présentation de deux articles de la revue La correction, avec la couverture d'un livre d'un troisième auteur non cité dans ladite revue, mais Anaïs Nony parle d'un « ange poisson » suspendu au-dessus du bureau de Bernard Stiegler...)


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