Résumé : Le Royaume du Bonheur est un doux pays où il fait bon vivre. Les Bienheureux sourient et s’entraident, les enfants rient, le roi et la reine dirigent leurs terres avec bonhomie. Les nobles pêchent des clairs de lune, les pages servent volontiers leurs maîtres et les malheureux, comme les autres malades, sont généreusement tués.
Cependant, au cœur de ce merveilleux royaume, des rumeurs courent à propos du mal-être de Jadon Heureux, le prince, et tendent à rompre l’harmonie ambiante : en effet, nul ne peut lever la main sur le sang royal, même s’il est corrompu. Fous d’inquiétude pour lui, ses parents décident de chercher un mage capable de le sauver.
Ils ne se doutent pas que le mal de Jadon va tous les mettre en péril.
Avis : Séduite par la couverture et le résumé, je me suis lancée dans cette lecture. Et c’était très bien, j’ai beaucoup aimé. Dans ce Royaume du Bonheur où il est complètement interdit d’être malheureux, il se trouve que le prince souffre de cette maladie, le malheur. Jadon est triste, est malheureux, et cela panique la reine. Elle doit trouver qui pourra soigner son fils, qui pourra lui rendre le bonheur. Elle refuse de mettre un terme à sa vie, car il est l’héritier et le futur roi.
La reine fait donc venir de loin un magicien du nom de Roseph, et celui-ci affirme pouvoir guérir Jadon.
Plus le livre avance, et plus on se rend compte de l’hypocrisie d’un tel Royaume, et comment les règles en sont tyranniques. Peut-on parler de bonheur quand on est obligé d’être heureux, quand on n’a jamais le droit à une minute de répit ? Le bonheur peut-il exister sans l’existence du malheur ? On se rend aussi compte que si les nobles vivent dans l’opulence, ce (soi-disant) Royaume du Bonheur n’empêche absolument pas la pauvreté.
On est plongé dans l’histoire comme dans un conte, mais c’est un conte bien cruel qui nous ais raconté, et pourtant, il y a de véritables moments de joie et d’amour, bien plus profonds que les sourires factices et les fausses joies. J’ai beaucoup aimé les personnages. La reine et le roi font de leur mieux pour leur fils. La reine est forte, hyper attachante et fait de son mieux pour faire ce qu’elle trouve juste. J’ai aimé Jadon et ses réflexions, je l’ai trouvé très attachant et même s’il est malheureux, il est au fond très humain. Roseph est très intéressant, on devine en lui plus qu’il ne montre, et sa relation avec le prince était très douce, très belle, touchante. Un autre personnage féminin fait plus tard son apparition, mais pareil, je l’ai beaucoup aimé.
J’ai aimé ma lecture, il n’y a pas tant que ça de rebondissements, mais on se laisse porter. Le monde dans lequel on se trouve est cruelle, l’autrice joue avec nous aussi, distillant des fausses pistes. J’ai bien aimé comment était construit les chapitres, avec des extraits de l’histoire du Royaume du Bonheur, ou des chansons, des poésies etc.
En bref, j’ai passé un bon moment, j’ai beaucoup aimé la fin et j’en ai même pleuré d’émotion.
Phrase post-itée :
« Personne ne pouvait naître heureux, n’en déplaise aux traditions bienheureuses et aux mauvaises langues. »