Grand continuateur de saint Augustin, Pascal se livre à une enquête dont le but est de nous révéler la nature même du moi. Or, contre toute attente, « Le moi est haïssable » écrit-il dans une phrase célèbre. C’est ainsi que le moi est désormais identifié à l’amour-propre. On se serait donc trompé sur la nature du moi. Il n’est pas une chose, une partie de l’homme, il n’est pas l’âme, il est simplement l’amour-propre. Or cet amour-propre est proprement ce qui corrompt l’âme. D’abord parce que l’amour-propre est propice à tous les péchés ; de l’autre, cet amour-propre est cette pente glissante qui nous prendre pour Dieu et à en ignorer le vrai.