C’est une vidéo proposée par l’Enseigne des Oudin qui m’a fait découvrir les créations d’Aline Ribière. Je regrette de n’avoir vu ces oeuvres que sur l’écran de mon ordinateur mais je suis sensible à ce qu’elle fait du vêtement, comment elle crée d’abord des robes pour elle-même, dont elle enveloppe son corps en public, dans le cadre de performances, puis pour d’autres femmes. Le plaisir qu’elle évoque au contact de la peau et du tissu raconte bien d’autres choses que la création de la haute couture, même si on peut trouver des analogies. Le tissu est au contact de la peau, une seconde peau, une expérience qui ne concerne pas que les yeux mais tous les sens. Quand elle présente son parcours d’artiste, de femme, elle cite Gaëtan Gatian de Clérambault, psychiatre qui se passionna pour les drapés, les enveloppements. Serge Tisseron s’intéresse aux photographies de Clérambault. Il publie avec Yolande Tisseron un livre intitulé L’érotisme du toucher des étoffes.-, où Aline Ribière retrouve ce qu'elle éprouve dans son travail du tissu. Avec Marc Guibaud, elle présente Habits habités. Elle parle d’architexture du corps, de territoires corporels, présente ses vêtements en volume sur les corps, aplatis, crée des formes avec des algues qu’elle nomme Mues dont l’aspect troublant montre une sorte de parenté entre la peau et le végétal venu de la mer, réalise des moulages, qu’elle nomme des coquilles, des gravures… Il y aurait encore à dire sur les fermetures, boutons, fermetures-éclair, coutures. Mais il faudrait, pour cela voir les oeuvres elles-mêmes. En attendant, une vidéo est disponible ici, où Aline Ribière intervient dans le cadre d’un colloque interdisciplinaire « Écritures des désirs féminins » à l’université Bordeaux Montaigne.