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Vesna Parun – Un grain d’attendrissement

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Vesna Parun – Un grain d’attendrissementJe me réveille et je chuchote : amour, sois chant !
alors je vivrai avec toi en te donnant aux gens.
Et les gens me rendront quelque chose de ton feuillage
lorsqu’ils sortiront se promener
à travers les rues
lavées par les pluies.
Est-il une ville où les arbres ne meurent pas ?
Est-il une tendresse à laquelle on parvienne
à la dérobée
par un long long
escalier blanc ?

J’étais bonne comme l’été et svelte
avec des nattes dures.
J’étais somptueusement bonne. J’étais comme l’été.
Je n’ai pas honte de le dire maintenant, de toute façon, c’est l’automne.
La bonté dort sous les feuilles et son sourire est invisible.
J’étais la forêt. J’étais bonne comme l’été
et svelte avec des nattes dures.
Et que m’est-il resté ? Voilà : un grain d’attendrissement dans les prunelles.
Je me réveille et je chuchote :
amour, sois chant !

***

Vesna Parun (1922-2010)La Pluie maudite (Obsidiane, 1990) – Traduit du croate par Borka Legras et Anne Renoue.


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