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Sorcière : Cinq jours en enfer

Par Vance @Great_Wenceslas

Angleterre, 1665, la chasse aux sorcières et la Grande Peste font rage en Europe. Une jeune veuve, Grace Haverstock, est hantée par le suicide récent de son mari, Jospeh. Après avoir refusé les avances de Pendleton, le notable du comté, celui-ci fou de rage et de jalousie l'accuse d'être une sorcière.

série B horrifique brute de décoffrage appuyée sur un sous-texte pertinent, Neil Marshall, au lieu de progresser et d'affirmer son statut de réalisateur à suivre, semble s'être fourvoyé et a multiplié les échecs cuisants. Centurion avait pourtant de quoi plaire sur le papier (avec notamment un bon casting) mais se montrait rarement convaincant. Quant à son avant-dernier rejeton, un remake opportuniste d' Hellboy, il a été très fraîchement accueilli.

La première interpelle immédiatement ceux qui ont quelques bases historiques : lorsqu'on évoque généralement la Peste Noire, ou Grande Peste, on parle de la pandémie qui frappa l'Europe au cœur du XIVe siècle, se répandant des ports méditerranéens jusque l'intérieur des terres, et qui décima jusqu'à la moitié des peuples de cette partie du monde (l'Asie et le nord de l'Afrique étant également touchés). La grande peur consécutive à la propagation irrépressible du fléau entraîna des réactions vindicatives contre plusieurs communautés ciblées, souvent opportunément (principalement les Juifs implantés dans les régions méridionales), une résurgence d'un certain sentiment religieux mêlé à un désespoir terrible et toute une litanie de tentatives de remèdes absurdes liés à une méconnaissance globale des mécanismes du corps humain. Mais surtout, dans des territoires déjà régulièrement frappés par la famine (liée aux rigueurs de l'hiver, aux impôts galopants et aux nombreux conflits comme la Guerre de Cent Ans, chaque cause entraînant les autres), l'image de la mort affecta profondément les mentalités : les cadavres s'empilant ici et là, chacun ayant perdu au moins un proche, tous les survivants grandirent dans un monde morbide et pourrissant avec des possibilités d'avenir de plus en plus restreintes.

métrages ont illustré le phénomène au Moyen-Age, en s'intéressant par exemple aux Inquisiteurs (le plus notable étant sans aucun doute ). La littérature s'en est également donnée à cœur joie et les exemples sont légion ; on pourrait par exemple évoquer le très beau Indulgences de Jean-Pierre Bours (HC Éditions 2014) qui se déroule en Allemagne au début du XVI e siècle. Déjà : une mère et sa fille, une femme savante et indépendante face à la bêtise complaisante des hommes.

Le ) n'étant jamais convaincante mais ayant au moins l'honneur d'être quasiment tout le temps à l'écran grâce à son mari qui s'escrime à mettre en valeur sa plastique avenante. On reconnaîtra en l'interprète du juge un acolyte de Neil Marshall (il était au casting de blu-ray offre tout de même un bel écrin à la photographie soignée, aux contrastes subtils, particulièrement détaillée même dans les très nombreux passages en basse lumière : les possesseurs d'une bonne installation pourront presque calibrer leur écran dans les séquences nocturnes. Dog Soldiers et Doomsday) : Sean Pertwee dont on reconnaît la voix grave et lancinante du Père dans Luke Bryant, chef-opérateur issu de la télévision (il a fait ses armes sur des séries aussi pointues que Black Mirror tout de même), semble avoir un bel avenir devant lui. Comme souvent chez Metropolitan, le disque ne propose que deux options : VOST ou VF, ce qui satisfera l'essentiel des consommateurs. On ne reviendra pas sur le casting, Charlotte Kirk (qu'on avait pu voir dans Il a au moins le mérite de conférer à son personnage un côté fiévreux et urgent qui lui sied parfaitement.


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