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Le Tribunal des âmes

Publié le 24 mai 2021 par Adtraviata
Le Tribunal des âmes

Quatrième de couverture :

Rome. Sa dolce vita, son Capitole, ses foules de pèlerins, ses hordes de touristes. Sa pluie battante, ses sombres ruelles, ses labyrinthes souterrains et ses meurtriers insaisissables. Marcus est un homme sans passé. Il y a un an, il a été grièvement blessé et a perdu la mémoire. Aujourd’hui, il est le seul à pouvoir élucider la disparition d’une jeune étudiante kidnappée. Sa spécialité : analyser les scènes de crime. Sandra est enquêtrice photo pour la police scientifique. Elle aussi recueille les indices sur les lieux où la vie a dérapé. Il y a un an, son mari est tombé du haut d’un immeuble désaffecté. Elle n’a jamais tout à fait cru à un accident. Leurs routes se croisent pour les conduire chacun au carrefour où il faut choisir entre la vengeance et le pardon.

Tout le monde sauf moi connaît Le chuchoteur et c’est avec Le Tribunal des âmes que je découvre, sur les conseils d’un libraire, la plume de Donato Carrisi. Quand il m’a dit que ça avait rapport avec le Vatican, je n’ai pas hésité une minute. Et comme tout est basé sur une organisation secrète du Vatican, ça ne va pas être simple de vous parler de ce roman !

Le polar commence quand un homme victime d’une crise cardiaque appelle les secours romains et que les ambulanciers envoyés sur place découvrent dans sa villa des trophées ayant appartenu à quatre jeunes filles enlevées, séquestrées puis assassinées par un tueur en série. La médecin envoyée avec les secours se trouve être la soeur jumelle d’une des jeunes filles et elle est confrontée à un choix : sauver ou laisser mourir le tueur, en d’autres termes choisir entre la justice ou la vengeance. Elle décide d’intuber Jeremiah Smith (j’adore ce nom improbable). On découvre assez vite qu’une cinquième jeune femme a été enlevée mais comme le tueur est dans un coma apparemment irréversible, une course contre la montre s’engage pour retrouver Lara.

Dès lors, on suivra trois personnages qui n’ont pendant longtemps aucun rapport physique entre eux : Sandra, qui travaille pour la police scientifique à Milan et qui ne se remet pas de la mort soi-disant accidentelle de son mari David, grand reporter ; Marcus, qui a perdu la mémoire un an avant le début du roman et qui est à nouveau entraîné à analyser des scènes de crimes non ou mal résolus, à y traquer les anomalies ; et un mystérieux chasseur qui parcourt le monde, du Mexique à Prague en passant par Pripiat. Sandra et Marcus ont pour points communs une acuité visuelle très performante et une grande solitude. Les différents crimes qu’ils vont être amenés à examiner ont, eux, pour point commun d’offrir aux « parties civiles » de choisir elles aussi entre la justice ou la vengeance. Sandra y sera elle aussi confrontée quand elle découvrira que son mari n’est pas mort accidentellement.

Quand on découvre le rôle, la mission de Marcus liée à des archives secrètes du Vatican, le suspense prend encore de l’épaisseur et l’intrigue va nouer des fils de plus en plus serrés entre les différents crimes examinés, qui nous baladent dans différents quartiers et églises de Rome. Les 540 pages se lisent rapidement, Donato Carrisi nous garde dans ce suspense complexe grâce à des rappels efficaces et la fin laisse un sentiment de vertige, d’inconnu qui me donne très envie de lire la suite, Malefico, et ensuite Tenebra Roma, pour savoir qui est vraiment Marcus et comment vont évoluer ses liens avec Sandra.

« Dans la société moderne, la spiritualité est souvent tournée en ridicule, considérée comme l’opium du peuple ou encore comme une pratique new age. Les individus ont perdu la distinction élémentaire entre le bien et le mal. Ce qui a conduit à offrir Dieu aux intégristes…. Tout ceci a produit une incapacité à regarder à l’intérieur de soi, au-delà des catégories de l’éthique et de la morale, pour trouver la dichotomie essentielle qui permet de discerner et évaluer tout comportement humain. »

« Toutes les personnes impliquées jusque-là avaient subi un préjudice qui avait changé le cours de leur vie. Le mal ne les avait pas seulement frappées, sur son passage il avait aussi semé des spores. Certaines avaient pris racine, infectant leur vie. Comme un parasite silencieux, le mal avait grandi dans les métastases de la haine et de la rancoeur, transformant son hôte. C’était ainsi qu’il accomplissait ses métamorphoses. Des individus qui n’avaient jamais pensé pouvoir enlever la vie à un congénère étaient frappés par un deuil violent et ceci, avec le temps, les transformait à leur tour en tueurs. »

« Il existe un lieu où le monde de la lumière rencontre celui des ténèbres. C’est là que tout se produit: dans la terre des ombres, où tout est rare, confus, incertain. Nous sommes les gardiens de cette frontière. Mais parfois, quelque chose réussit à passer. Et moi, je dois le renvoyer dans l’obscurité. »

Donato CARRISI, Le Tribunal des âmes, traduit de l’italien par Anaïs Bokobza, Le Livre de poche, 2013 (Calmann-Lévy, 2012)

Je suis ravie que le Mois italien  (étape à Rome) m’ait donné l’occasion de découvrir un nouvel auteur !


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