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L’hôtel de verre, Emily St John Mandel… sélection prix Relay des voyageurs lecteurs

Par Antigone

L’hôtel de verre, Emily St John Mandel… sélection prix Relay des voyageurs lecteurs

Traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé

Depuis 2018, on me propose de lire la sélection du Prix Relay des Voyageurs lecteurs, et c’est toujours une très belle expérience. Je vous présente aujourd’hui le troisième titre sélectionné (A l’heure où je rédige ce billet, j’ai commencé le quatrième titre, en sachant que dès demain soir, à partir de 18h30, vous connaitrez le lauréat du prix sur @voyageurslecteurs sur Instagram).
Emily St John Mandel s’est attachée, dans son roman, à créer une atmosphère hypnotique et nébuleuse qui saisit rapidement le lecteur, pris dans une spirale dont l’épicentre est sans aucun doute l’arnaque de grande ampleur mise en place par Jonathan Alkaitis, le personnage central. La Pyramide de Ponzi (ou système de Ponzi) est un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. C’est un système simple mais forcément amené à s’effondrer un jour, dès que de gros investisseurs cherchent à récupérer leurs fonds. Etrangement, c’est un graffiti, inscrit sur la paroi de verre de l’Hôtel Caiette, dont l’homme d’affaires est propriétaire, qui en sera le détonateur. Nous retrouvons là Paul et sa soeur Vincent, dont nous avions déjà fait la connaissance quelques pages avant. D’autres personnages entrent en scène, se croisent et donnent une preuve supplémentaire que le monde est décidément bien petit, des investisseurs, des collaborateurs, des victimes, des voleurs, des menteurs… Dans ce tourbillon, généré par un système frauduleux, et qui entraîne avec lui dans sa perte plein d’innocents, peu arrivent à sortir la tête de l’eau. Certains meurent aussi, et viennent alors hanter Jonathan Alkaitis, Vincent ou Paul.
Emily St John Mandel convoque dans son récit une flopée de fantômes, mais pas que, elle donne aussi une part belle à la vacuité, insufflant l’idée d’une drôle d’époque traversée par la mélancolie d’une société qui se sait en déclin. J’ai aimé cette atmosphère désenchantée, assister à la brutalité du scandale, mais le scénario un peu décousu, à multiples tiroirs, m’a dans l’ensemble moins convaincue.

Editions Rivages – mars 2021

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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