

Céline Sciamma, on la connaît pour la réalisation de Tomboy, le scénario de Ma vie de Courgette, le magnifique Portrait de la jeune fille en feu. Elle a écrit un film intimiste, qui déroutera sans doute ceux qui sont habitués aux enchaînements de plans de quelques secondes. L’action se déroule si lentement qu’on a le sentiment de la suivre en temps réel, ce qui est une prouesse s’agissant d’un scénario qui jongle avec la temporalité. C’est que tout est affaire de sensibilité. Le film raconte -à travers les yeux de l'enfant- l’histoire d’une petite fille qui prend la mesure de la dépression de sa mère consécutivement au décès de sa grand-mère. L’aïeule, comme la mère, ont été atteintes d’une maladie et la mère en a été sauvée par une intervention chirurgicale sans doute traumatisante puisque elle n’en a jamais parlé à son enfant.Il n'y a qu'un seul personnage masculin, très positif, le père, dont la patience n’a d’égal que l’immense liberté qu’il accorde à la petite fille. En cela le film est une sorte de manifeste pour une éducation bienveillante et permissive, s’appuyant sur les ressources psychiques des enfants à grandir harmonieusement. Peut-être la mère n’a-t-elle pas eu cette chance.





