La semaine dernière, la maison d’édition Les Liens qui Libèrent organisait des rencontres entre 53 personnes (scientifiques, philosophes, économistes, juristes, anthropologues, médecins, écrivains…) « pour éclairer la manière dont tous les savoirs se refondent aujourd’hui à la lumière des liens et des interdépendances ». Les dialogues étaient organisés de la manière suivante : des tables étaient disposées dans le Forum du Centre Pompidou ou au Café à l’étage et deux personnes intervenant dans des domaines différents échangeaient au milieu de ces tables, elles-mêmes assises à une de ces tables. Le public suivait la discussion au moyen d’un casque audio. Ce qui faisait que nous étions à la fois ensemble dans le même espace et seuls dans l’écoute.
Je ne pouvais assister qu’à la rencontre entre Marie Cosnay et Stéphane Habib.
Il y était question d’hospitalité.Stéphane Habib, psychanalyste, dit que « la psychanalyse écoute », elle est donc accueil et sans limite. Marie Cosnay est engagée dans l’accueil des migrants, et notamment des mineurs. Elle s’attache à trouver le nom des nombreux disparus au cours de déplacements incertains pour les respecter d’abord et pour pouvoir prévenir les familles, retrouver peut-être des personnes. Elle dénonce l’idée d’un prétendu « seuil de tolérance » à l’immigration et regrette que les États, notamment les européens, fassent « du seuil une barrière ».
La discussion se conclut autour du mot « hostipitalité » sous lequel Derrida a désigné la nature « troublante et troublée » de l’hospitalité, parasitée par l’hostilité, les deux mots ayant la même origine étymologique, l’hôte étant le nom donné à la fois à celui qui accueille et à celui qui est accueilli.
Un livre est disponible en librairie, publié par Les Liens qui Libèrent : Relions-nous ! La constitution des liens - l'an 1