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La cité de hommes

Par Rob Gordon

La cité de hommes

Il y eut La cité de Dieu, gigantesque arnaque décrivant le quotidien sordide d'enfants des favelas avec un traitement façon MTV ; il y eut La cité des hommes, série en quatre saisons déclinant les mêmes thèmes sur un mode plus posé donc moins insupportable ; troisième et dernier (?) acte, cette Cité des hommes est donc l'adaptation d'une série elle-même adaptée d'un film. De là à dire qu'on tourne en rond, il n'y a qu'un pas, d'autant que le film de Paulo Morelli ne renouvelle pas franchement le genre. On peut néanmoins admirer le contrepied pris par la réalisation, qui refuse l'ignoble bling-bling qui fit le succès du film de Fernando Meirelles, filmant les favelas comme des favelas et pas comme des casinos du Nevada.
Resserrée sur une histoire d'amitié entre deux jeunes hommes (déjà présents dans la série), La cité des hommes parle joliment du destin, de l'importance de se choisir un avenir, de la condition de père. Pour se construire ou se détruire, les deux héros en passeront obligatoirement par quelques épisodes violents, mais les meurtres et le sang resteront la plupart du temps hors du champ. Réalisme, oui ; racolage, non. Reste qu'on aurait pu attendre film plus ambitieux de la part d'une équipe qui travaille sur les mêmes faits et lieux depuis maintenant cinq ans : le résultat ressemble davantage à une compilation des "meilleurs" moments de la série qu'à une oeuvre originale. Pour explorer en profondeur la face sombre du Brésil, mieux vaut attendre le formidable Troupe d'élite, Ours d'Or à Berlin, et qui débarquera sur nos écrans début septembre.
6/10


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